Les pays européens divisés sur l’augmentation des quotas laitiers
Les pays européens sont divisés sur l'opportunité d'augmenter les quotas laitiers dans l'UE pour répondre à une forte demande, à quelques jours d'une réunion ministérielle appelée à se prononcer sur la question. Une réunion cette semaine à Bruxelles n'a pas permis d'aplanir les divergences concernant une proposition de relèvement de 2%. Plusieurs pays, dont l'Allemagne, un des principaux producteurs de lait en Europe, l'Autriche et le Portugal, entendent voter contre cette mesure, qui marque une rupture historique avec la politique de l'UE, ont indiqué des sources diplomatiques. La France devrait s'abstenir. Ces pays s'interrogent sur le moment choisi pour décider d'un relèvement. «La hausse des prix du lait aujourd'hui n'est plus au niveau de celle que l'on a connu à l'automne dernier», lorsque la Commission a pour la première fait mis sa proposition sur la table, souligne un diplomate. Ils redoutent que l'UE aille trop vite et s'expose à un retour de bâton en cas de retournement du marché, avec une production excédentaire qui risquerait d'alimenter la baisse des prix. L'Allemagne juge une telle décision d'autant plus prématurée qu'un débat plus large vient seulement d'être amorcé dans l'UE sur la nécessité de mettre fin aux quotas laitiers d'ici à 2015. La France ne devrait toutefois pas aller jusqu'à s'opposer au relèvement car elle estime que, structurellement, la tendance reste à une augmentation de la demande. Du coup, le relèvement de quota, valable seulement pour la campagne 2008, devrait être entériné à la majorité qualifiée lundi lors de la réunion des ministres européens à Bruxelles.