Les partisans du lait cru s'organisent
Avant-hier, une conférence de presse organisée par Véronique Richez-Lerouge, présidente de l’Association Fromages de terroirs et à laquelle étaient présentes les entreprises Réo, Graindorge et Gillot, rendait publiques les décisions du comité (voir Les Marchés du 03/03). Après le passage de la commission d’enquête diligentée par l’Inao, un nouveau décret devrait sortir après les vacances d’été de cette année. Réduction de l’aire géographique, normandisation du troupeau, à l’instar de ce qui se fait dans l'« Abondance », et maintien du lait cru en sont, entre autres, les principales composantes. Mais, si la tendance s’annonce favorable au lait cru, il n’en demeure pas moins qu’il faut rester vigilant car la question pourrait s’étendre à d’autres AOC.
L’objectif de l’Association fromages de terroirs est de rassembler les professionnels et amateurs des fromages dont la spécificité et la fabrication ont un lien avec le terroir dont ils sont issus. À son actif, un bilan presse bien fourni, des actions spécifiques pour défendre les fromages de terroirs, un site internet et la création de la journée nationale du fromage qui aura lieu pour la huitième année le 29 mars 2008. Objectif : sensibiliser le grand public sur la connaissance du fromage et de ses bienfaits par l’intermédiaire d’actions de promotions et d’explications chez les crémiers fromagers partout en France.
Les bienfaits du lait cru
Sensibilisation, voilà le mot magique. Le lait cru que l’on disait « mortel » s’avère de plus en plus au fur et à mesure des études ou des avis de la communauté scientifique, comme un produit qui ne présente pas plus de risques que le lait pasteurisé car il est complètement maîtrisé sur le plan sanitaire (sachant que le risque zéro n’existe pas). Plus que cela, aujourd’hui, les chercheurs qu’ils soient de l’Enil ou de l’Inra commencent à inverser la tendance et découvrir des bienfaits-santé importants pour les consommateurs. De la phase « réponse aux attaques », les professionnels pourraient bien redevenir « positivement actifs » et demander que l’on développe la recherche dans ce sens.
À ce titre, les professionnels trouveront dans le point 7 page 18 du contrat d’objectif de l’Inao signé récemment par le Michel Barnier et le président de l’Inao, Michel Prugue, une possibilité à exploiter concernant la « collaboration de l’Inao avec des organismes scientifiques à côté des problématiques plus techniques ».