Les opportunités asiatiques
La Chine, présentée comme le nouvel eldorado de l'économie mondiale, pourrait également jouer ce rôle pour la production porcine. Satoshi Otake, de l'organisation japonaise Global Pig Farming, un groupement de producteurs locaux a présenté à Vic (Catalogne) en mai dernier, lors du congrès Europorc, les opportunités à venir en Orient.
La Chine est le premier producteur et le premier consommateur de porc au monde, et la progression du pouvoir d'achat profite aux protéines. Entre 1988 et 2002 par exemple, l'apport de calories d'origine animale a crû de 120% contre seulement 48% dans le reste du monde. Reste qu'il est difficile dans ce pays d'obtenir des statistiques fiables, dans la mesure où 50 à 80% des élevages de porcs sont faits dans les jardins des habitants. Son voisin japonais, premier importateur mondial de viande porcine, a conféré au fil des siècles une place prépondérante à la viande porcine dans son alimentation. La demande y est très précise. « Le consommateur japonais est très sensible et attaché à la fraîcheur des produits, c'est le sujet majeur pour lui. Ensuite, la qualité recherchée est très liée à nos habitudes culinaires qui nous font préférer une viande plutôt persillée et pas trop maigre. Pour la couleur, nous sommes aussi sensible à ce facteur, la préférence va à une viande rosée à blanc rosé, et le plus blanc possible pour le gras. Un gras tirant sur le jaune donnera l'impression au Japon que la viande n'est pas fraîche», commente Satoshi Otake.
Produisant 49% de sa consommation, à un prix parmi les plus chers du monde, 2,6 euros le kilo de carcasse (sans tête, pied ni peau), le Japon est donc très dépendant des importations qui viennent de trois pays principalement, le Danemark, les USA et le Canada. Taïwan, premier pays d'approvisionnement traditionnel du Japon, ayant été évincé suite à un épisode de fièvre aphteuse en 1996. Ainsi, même si les Asiatiques ne sont pas d'aussi gros consommateurs de viande porcine que certains Européens, les Chinois en engloutissent 31,4 kg par an et par habitant, la Corée 22,5 kg et le Japon 17,2 kg, le facteur Chinois plus la demande croissante au Japon définis par Satoshi Otake sont vraisemblablement amenés à peser lourd dans le futur de la production porcine mondiale.