Les oléagineux, le yuan et le pétrole
L'enquête de FranceAgriMer/Arvalis sur la présentation des récoltes de céréales (voir plus haut), d'oléagineux et de protéagineux n'a pas bouleversé les attentes des observateurs. Elle confirme une superficie de colza en très léger retrait sur l'an dernier, autour de 1,5 million d'hectares (Mha), mais les rendements accusent un recul plus marqué, 34 quintaux par hectare (qx/ha) contre 36,7, conduisant à une récolte de 5,1 Mt, de quelque 8 % inférieure à celle de l'an dernier qui était exceptionnelle. Si le rendement moyen est correct, il se révèle cependant hétérogène selon les régions, allant de 34 à 40 qx/ha. Même si elle s'annonce de quelque 400000 t inférieure à celle de 2014, il s'agit d'une récolte correcte que ne laissaient pas espérer les conditions climatiques des mois de mai à juillet. Nos voisins allemands n'auront pas été aussi heureux, ni les farmers canadiens dont la récolte de canola tomberait à 13,3 Mt cette année (contre 15,6 l'an passé).
Comme celui du blé et des matières premières, le marché du colza a connu un été agité et des prix volatils sous la pression d'éléments extérieurs aux fondamentaux. La crise de décroissance de l'économie chinoise, traduite par la dépréciation de sa monnaie, a inquiété les exportateurs de soja et provoqué une accélération de la baisse des cours entretenue par celle du pétrole. Un évènement survient en ce début de semaine qui redonne un peu de vigueur au soja, mais auquel réagit beaucoup plus franchement le colza, consolidant le rebond enregistré depuis quelques semaines par Euronext et le marché physique : c'est le rebond inattendu du prix du pétrole dans la perspective d'une réduction volontaire de l'offre, à l'initiative de l'Opep.
Depuis le début de la campagne, le tournesol a suivi l'orientation baissière du colza, mais se stabilise depuis la fin de semaine dernière sur la base de 360 euros rendu Saint-Nazaire.
Reprise modérée de la production de poisLe ministère de l'Agriculture et FranceAgriMer estiment à 13 % la progression des surfaces de pois, à 156 000 ha. Cette augmentation de superficie et une hausse des rendements de 2 %, à 38,4 qx/ha, permettent d'envisager une production de 600 000 t, en augmentation de 15 % sur celle de 2014, mais encore éloignée (-10 %) de la moyenne quinquennale. Comme le colza, les pois paraissent avoir bien résisté à des conditions météorologiques adverses. En revanche, le marché reste peu actif, surtout en pois fourragers soumis à la concurrence de la production allemande ; on cote 225 euros départ Eure-et-Loir.