Les OGM ont un nouveau résistant
Les cultures OGM sont un sujet toujours aussi sensible en France. C’est tout particulièrement le cas dans le secteur de la vigne. On comprend mieux dès lors le luxe de précautions pris par l’Inra pour annoncer le lancement en septembre, avec l’autorisation bien sûr du ministère de l’Agriculture, de la culture expérimentale de 70 plants de vigne génétiquement modifiés en Alsace, dans le cadre de recherches contre une redoutable maladie de la vigne, le court-noué. Le bénéfice recherché est hautement environnemental puisque le plan modifié doit résister à un virus propagé par des vers qui prospèrent sur la racine des ceps et qui nécessite l’usage d’un insecticide particulièrement toxique. Pour rassurer les viticulteurs, les chercheurs ont joué la transparence en leur assurant que la parcelle expérimentale serait parfaitement confinée, que l’essai ne vise « en aucune manière» à produire du vin OGM, puisque le pied de vigne lui-même ne serait pas un OGM, seule la partie inférieure de la plante (le porte-greffe) étant génétiquement modifiée. Ces précisions n’ont pas encore suffi à convaincre les viticulteurs.
Pour les rassurer, peut-être faudrait-il leur parler de l’étonnant brevet déposé par un agronome du Nebraska sur une nouvelle variété de maïs, baptisée PuraMaize. Cette variété, résistante aux OGM, doit permettre un jour de faire pousser du maïs traditionnel et du maïs transgénique dans des champs côte à côte, sans risque de fécondation croisée. La variété rejetterait en effet systématiquement tous les pollens extérieurs sauf le sien. Les agronomes sont des scientifiques pleins de ressources : ils sont capables d’imaginer des variétés susceptibles de contrecarrer leur invention précédente !