Les ODG ont peur de se faire « voler » leurs labels
Suite à la décision de la loi d’orientation agricole (LOA) de déconnecter le Label Rouge de l’Indication géographie protégée (IGP), les organismes de défense et de gestion (ODG) ayant à la fois un Label Rouge et une IGP tentent de faire revenir les pouvoirs publics sur leur décision. Un rendez-vous avec Michel Cadot au cabinet et un amendement déposé par la Fédération des Label Rouge (FLR) au Sénat, lors de l’examen par la Commission Économique de la ratification de l’ordonnance, vont peut-être donner la possibilité aux détenteurs d’IGP et de Label Rouge de pouvoir garder ce lien. « Nous ne voulons pas revenir sur la déconnexion, précise Jean-François Renaud, président de la FLR. Mais nous craignons que certains opérateurs puissent se servir et exploiter des cahiers des charges Label Rouge existants ou à venir, qui ne font plus référence à l’origine, pour produire sous Label Rouge ». Aujourd’hui, un opérateur pourrait ainsi se servir du Label Rouge de l’ail rose de Lautrec ou du poulet des Landes pour produire un ail rose ou une volaille label « générique ». Tant que le Label Rouge était lié à une origine, toute tentative d’utilisation du cahier des charges était une usurpation réprimée par la loi. « Aujourd’hui, si l’on maintient le découplage, n’importe quel opérateur peut se servir du cahier des charges Label, ce qui nuirait aux producteurs qui travaillent sous indication géographique dans un terroir donné qui donne sa spécificité au produit », prévient Éric Cachan, président du Synalaf. Reste que le texte devra ensuite être adopté au Sénat puis à l’Assemblée Nationale.