Les maternelles de Paris harmonisent le goûter
Preuve que la lutte contre l’obésité trouve de plus en plus de place à l’école, les enfants de la ville de Paris qui restent à la garderie (16h30-18h30) ont droit eu aussi à un traitement particulier. Depuis la rentrée 2005, les 20 caisses des écoles de la ville (pour autant d’arrondissements) mettent progressivement en place le « g oûter récréatif», qui mélange alimentation et loisir. Auparavant, les enfants restant à l’école pouvaient soit emmener leur goûter avec eux, soit prendre celui proposé sur place (facturé 0,76 euro aux parents). Depuis peu, chaque arrondissement harmonise leur contenu sur l’ensemble des écoles, avec un soin particulier apporté au contenu et à l’introduction du bio.
Comme l’explique la diététicienne responsable du 11e arrondissement, « le goûter est équilibré, et il est complémentaire du repas servi le midi. Il est calculé sur les apports journaliers recommandés, qui sont de 10 % du total». Concrètement, le goûter privilégie le pain, pas assez consommé par les enfants, et la consommation de fruits, inscrite dans le PNNS. Malgré tout, biscuits et chocolats continuent d’avoir les faveurs des écoliers.
Environ une fois par semaine, les viennoiseries sont de mise à 16h30 pour ne pas « tuer le plaisir » selon les mots d’un responsable de l’éducation municipale. Globalement, l’initiative est louable, mais certaines voix des parents sont discordantes, puisque les enfants n’ont plus la possibilité de ramener leur propre goûter. Le système de prix, autrefois fixe, a été remodelé et est maintenant déterminé d’après les revenus. Le prix demandé aux parents varie de 0,15 à 1,5 euros, et la ville de Paris achète chacun d’entre eux 0,6 euro à la caisse des écoles. Visible dans les assiettes, le travail est autrement plus conséquent en amont.
La caisse des écoles du 11e arrondissement a ainsi du mal à introduire les produits bio : avec 7 800 repas par jour, impossible de trouver un fournisseur. Et même avec des commandes effectuées 2 mois à l’avance, il n’y a pas de garantie de volume. La semaine dernière, les enfants ont eu quand même eu droit lors du goûter à des pommes bio et du pain additionné de fromage. Pour l’instant, la Vache qui rit est le seul proposé, pour des raisons de conservation et de chaîne du froid. Mais les résultats sont semble t-il positifs. Depuis l’instauration de ce goûter récréatif, la fréquentation de la tranche 16h30-18h30 a augmenté de 10 %. De quoi toucher un peu plus de public, quand 14 % des enfants scolarisés en maternelle à Paris sont obèses.