Les malts cherchent leur place sur les tables et dans les cuisines
Avez-vous déjà testé les accords entre Oban 14 ans et Saint-Marcellin ? Ou goûté « une aumônière de baron de chevreuil flambée à l’Aberlour 12 ans » ? Ce sont pourtant deux associations que suggèrent les Classics malts de Diageo et la distillerie Aberlour de Pernod Ricard.
La mode lancée par ces grandes marques s’explique par le relatif effritement en France de la croissance des malts, le haut du panier du secteur. Après 10 ans d’une progression record (+54 % en volume et +86 % en valeur depuis 1994 !), les ventes de whisky pure et single malts se sont en effet stabilisées. Le marché des malts en France, premier débouché au monde pour le whisky, semble désormais « mature », estiment les spécialistes. Difficile en effet de recruter de nouveaux clients dans un pays qui compte déjà 12 % d’amateurs de malts, une performance exceptionnelle pour un produit haut de gamme et difficile d’accès.
La solution est de diversifier les occasions de consommation et de s’adapter aux habitudes culinaires. Moët Hennessy, qui distribue les Classics Malts en France, a ainsi édité un guide de dégustation où chacun des six single malts de sa gamme est présenté en accompagnement d’un fromage du terroir français Les recettes culinaires des Classics malts sont disponibles sur simple demande (avec nom et adresse) à l’adresse classicsmalts@softpromo.fr. : Glenckinchie et tomme de brebis, Dalwhinnie et Saint-Nectaire, Cragganmore et Abondance, Talisker et Comté, Oban et Saint Marcellin, Lagavulin et Roquefort. Les mariages ont été imaginés par un chef novateur, Gilles Choukroun , de l’Angl’Opéra (Paris IIe) et un jeune fromager, Nicolas Julhès, sélectionneur de la fromagerie Ronalba (Paris Xe).
Apéritif dînatoire
Les promoteurs de l’opération entendent développer une consommation alternative du whisky en « réinventant l’apéritif dînatoire ». Les fromages au lait cru, c’est plus chic, il est vrai, que les biscuits secs pour accompagner les grands crus écossais. La correspondance entre les deux produits fonctionne cependant très bien et devrait être appréciée par des amateurs en quête de nouvelles sensations.
La clientèle select sera peut-être également sensible aux menus « gibier et whisky Aberlour » que proposent, du 6 au 11 novembre prochains, 24 restaurants prestigieux dans toute la France. « Les crépinettes de lièvre en demi-deuil à l’Aberlour 10 ans » proposées par le restaurant Chez Jacky (Paris XIIIe) ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Et elles risquent de choquer les puristes. Déguster un single malt autrement qu’avec une goutte d’eau fraîche, c’est une faute. Le faire flamber dans la pénombre d’une arrière-cuisine, c’est presque un crime.