Les maîtres laitiers du Cotentin prévoient d'investir 100 M Eur
Agés de dix-neuf ans, les Maîtres Laitiers du Cotentin n'en finissent pas de grandir. Mardi, à l'occasion de la présentation des comptes 2004-2005, la coopérative qui regroupe environ 1 100 producteurs a révélé un programme d'envergure. Il vise à porter d'ici 10 ans la capacité de production à 200 000 tonnes de produits ultra-frais, contre 100 000 aujourd'hui. Ce développement devrait se réaliser par l'agrandissement du site de Sottevast (Manche), un investissement estimé par le directeur général à 100 M Eur étalés sur 10 ans. « Créée il y a quinze ans avec une capacité de production de 50 000 t, notre usine d'ultra-frais en sort aujourd'hui le double tous les ans, un bond rendu possible par l'évolution des machines et des techniques. Mais la plate-forme froid ne peut plus suivre le rythme », explique Jean-François Fortin.
Pour maintenir la chaîne du froid, une partie de ces denrées sensibles reste stockée dans les frigos des transporteurs, entraînant un coût supplémentaire et un vrai manque à gagner. Compte tenu de sa bonne santé financière, la coopérative a saisi l'opportunité d'augmenter la surface de production et de stockage. « Le projet est plus qu'arrêté, car nous disposons de l'autorisation de construction depuis ce mois-ci», poursuit M. Fortin. Plutôt que de construction nouvelle, il est surtout question d'agrandir le site et la plate-forme froid. L'arrivée du matériel et des machines de production se fera progressivement, en fonction de la demande, le but étant de se donner la possibilité d'absorber une croissance ultérieure.
65 % des volumes vendus en GMS
Sur la dernière campagne, les Maîtres Laitiers du Cotentin ont enregistré un CA de 603 M Eur, contre 548 M l'année précédente. Séparée en deux branches (transformation du lait, pour 250 M Eur, et CHR), l'activité a été tirée vers le haut par l'acquisition de 8 nouvelles sociétés de distribution pour le réseau hors foyer, un circuit ou les Maîtres Laitiers du Cotentin entendent assurer un suivi intégral.
A périmètre comparable, la croissance a également été au rendez-vous, avec pour la transformation un litrage traité similaire d'une année sur l'autre (de l'ordre de 310 millions de litres de lait), marqué par une bonne valorisation. La destination des produits ultra-frais est, en premier lieu, la grande distribution avec 65 % des volumes (principalement en MDD, sous forme de crèmes, desserts et des fromages frais). Les 35 % restants servent à alimenter le réseau RHF et la gamme proposée aux sociétés de restauration collective, dont une partie est vendue à la marque Montebourg. Ce positionnement permet à la coopérative d'être plutôt en bonne santé, dans une conjoncture laitière difficile pour les produits de base comme le beurre ou le lait de consommation. « Notre cœur de métier, c'est l'ultra-frais. Il n'y a pas de raison que cela change, sauf si la demande des consommateurs évolue vers d'autres segments», conclut Jean François Fortin.