Les magasins bio appelés à soutenir les filières locales
Acteurs historiques du secteur des produits biologiques, les magasins spécialisés ont été au cœur des réflexions de l’assemblée générale de l’association Rhône-Alpes Bioconvergence le 16 mai dernier et font l’objet d’un groupe de travail au sein du Synabio.
Les magasins spécialisés bio pourraient participer au développement des filières locales. C’est en substance le message que les membres du bureau de l’association Bioconvergence ont voulu faire passer lors de leur assemblée générale le 16 mai dernier en Rhône-Alpes. Pour la présidente de l’association et PDG de la société Moulin Marion, Maria Pelletier, « les magasins spécialisés répondent mieux aux attentes du consommateur » en termes principalement d’information. « La GMS prend de l’ampleur et met bien en avant le bio c’est vrai, mais les magasins spécialisés ne doivent pas être négligés. Ils sont très loin de couvrir l’ensemble des territoires. Or ils peuvent travailler davantage avec le local et apporter des stratégies de développement. Des filières peuvent être créées avec les agriculteurs locaux afin de proposer et valoriser des produits de la région », explique-t-elle. À l’heure où le local devient un argument de vente, les transformateurs rhônalpins rappellent qu’ils ont besoin que l’agriculture biologique régionale se développe. « Le souhait des transformateurs reste aussi de se fournir localement. Nous avions invité des politiques dans ce sens mais on sent toujours des réticences, car ils veulent plus de local que de bio », indique Maria Pelletier. Association régionale des entreprises bio, Bioconvergence oriente ses réflexions et ses actions dans ce sens. Le Synabio (Syndicat national des entreprises bio) s’est également emparé de la question en créant un groupe de travail sur les enjeux du développement des magasins bio pour l’avenir de la filière.
Éviter les prix trop élevés
Pour Bioconvergence, les magasins spécialisés doivent également faire un effort sur le ticket moyen. « Même si ces magasins apportent une connaissance parfaite des produits, il faut leur expliquer que ce n’est pas la peine d’être aussi cher », souligne Maria Pelletier. Le panier moyen élevé reste en effet un frein majeur au développement de ce circuit. Invité à présenter lors de l’assemblée générale une étude sur les magasins bio, le magazine Biolinéaires relève que les produits alimentaires leaders sont toujours les mêmes depuis quelques années, même si des mouvements sont en train de s’amorcer au profit des « challengers » et face à l’arrivée attendue de nouveaux produits en septembre prochain. « Un nombre important de nouveautés produits est en cours d’élaboration dans les entreprises. Septembre sera dynamique », relève Biolinéaires.
En 2010, les magasins bio ont représenté 2 255 points de vente en France, majoritairement indépendants, et leur développement est davantage lié à l’agrandissement de leur surface de vente qu’à des ouvertures. Les perspectives de l’année 2011 semblent relativement incertaines. « Depuis trois ans, le poids des ouvertures représente environ 6 % de la croissance annuelle du marché. Cela ne sera pas le cas cette année, entraînant une plus forte pression concurrentielle entre les fournisseurs, accentuée par l’incertitude sur les hausses des matières premières », note par ailleurs Biolinéaires.