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Les légumes secs résistent mal à l’appât du grain

La jeune union française des producteurs de légumes secs cherche à dynamiser un secteur confronté à la concurrence des grandes cultures. Une marque « légumes secs de France » pourrait voir le jour.

«Il faut réhabiliter les pois et les lentilles », proclame Jean-Marie Pelt, botaniste, président de l'Institut européen d'écologie et auteur de « Ces plantes que l'on mange » Septembre 2006, édition Chêne, dans le numéro de juin de Sciences et Avenir. « Au début du siècle dernier, pois et lentilles étaient encore au menu des casernes et des pensionnats. Mais comme ces derniers se font rares, ils ont quasi disparu avec. Or, ils nous apportent directement des protéines », argumente-t-il, dans une interview. Un vibrant hommage dont la filière française a bien besoin. Les producteurs, réunis dans l'union française des producteurs de légumes secs (UFPLS), tenaient leur assemblée générale, mardi à Laon, et l'ambiance reflétait la morosité du secteur.

« Le moral n'est pas très bon », reconnaît Dominique Briffaud, président de l'interprofession des Mogettes de Vendée, tout nouveau président de l'association pour trois ans. Malgré un long travail pour obtenir des signes officiels de qualité, nombre de producteurs se détournent des légumes secs, leur préférant le maïs bien plus rémunérateur, nécessitant moins de travail et moins d'eau que le haricot par exemple. « Notre secteur ne bénéficie pas de DPU (droits à paiement unique) ; nos rendements font le yo-yo ; la suppression de nombreuses molécules chimiques ont des répercussions sur les cultures ; enfin nos produits ne sont pas considérés », énumère Dominique Briffaud au nombre des autres difficultés du secteur.

Vers une marque collective

A cela s'ajoute une stagnation de la consommation, les légumes secs nécessitant un temps de préparation un peu trop long pour les nouvelles habitudes culinaires. Pour autant une demande en légumes secs français s'amorce, notamment de la part des conserveurs. « La lentille verte du Puy commence à avoir une certaine notoriété, les haricots tarbais qui ont le Label Rouge depuis 5-6 ans se développent gentiment », souligne Dominique Briffaud. Pour se faire davantage connaître auprès du grand public et se distinguer de l'importation qui représente 80 % de la consommation, l'UFPLS réfléchit à la mise en place d'une marque collective « légumes secs de France », s'inspirant du succès de « tomates de France ». Dominique Briffaud a déjà l'expérience de ce type de démarche, avec la mise en place de la marque privée « Grain de vitalité » au sein de la coopérative (Cavac) qui propose une gamme de 12 produits. La marque collective s'appuierait sur les cahiers des charges de l'IGP ou du label rouge, selon les productions. L'UFPLS va dans un premier temps aider toutes les productions qui n'ont pas encore de signe de qualité à l'obtenir (lentilles blondes de St Flour, haricots de Soissons et haricots à Cassoulet de Castelnaudary).

Enfin, Dominique Briffaut s'est fixé comme objectif pour son mandat de travailler en lien avec l'Unilet Union nationale interprofessionnelle des légumes transformés. sur la réhabilitation de certaines matières actives et de mener une action de lobbying envers les pouvoirs publics pour que les légumes secs s'inscrivent enfin dans le PNNS.

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