Les Jeunes agriculteurs réclament le droit de s’entendre
« Nous avons besoin des pouvoirs publics pour nous permettre de conserver de la valeur ajoutée et organiser les concurrences. On ne veut pas que l’agriculture de demain soit le textile d’aujourd’hui». Voilà ce que Bernard Layre, président des Jeunes agriculteurs, devrait dire au ministre de l’Agriculture (Dominique Bussereau ou un autre ?) le 16 juin prochain en clôture du 39e congrès des JA qui se tiendra à Bourg-en-Bresse. Mais le rapport d’orientation 2005 du syndicat des jeunes ne comporte pas que des doléances envers les pouvoirs publics. Son idée forte, exprimée déjà depuis quelques années : c’est en améliorant le revenu que l’on pourra installer des jeunes agriculteurs. Et pour y parvenir, les JA défendent quatre idées.
La première devrait susciter un débat animé lors de la discussion du rapport d’orientation. « Il s’agit d’approcher le hard discount pour des relations commerciales plus équitables ». Après avoir essayé en vain de travailler avec les GMS, les JA veulent désormais privilégier le hard discount, dont le mérite est d’avoir une politique de prix transparente mais qui manque de produits de qualité. Deuxième idée : développer la préférence du consommateur pour les produits français par le biais d’une marque France. A l’instar de ce que font les Italiens, jusque-là épargnés par Bruxelles, les jeunes agriculteurs souhaitent obtenir le droit d’indiquer l’origine France sur des produits « élaborés et transformés en France ».
Pour une alliance des coopératives
L’amélioration des revenus passe aussi par un regroupement de l’offre au niveau des coopératives : « un dossier de taille compte tenu des hommes en place», raille Bernard Layre. Citant l’exemple récent des trois coopératives du Sud-Ouest spécialisées dans le maïs doux, le président des Jeunes agriculteurs affirme la nécessité de développer des alliances commerciales et industrielles. A propos de l’organisation de l’offre, il regrette la « carence énorme» de la loi d’orientation
agricole en la matière et espère que le rapport d’orientation « confortera des amendements» pour renforcer le texte. Les JA veulent notamment réintroduire le transfert de propriété.
Enfin, le syndicat demande aux pouvoirs publics de rendre les ententes possibles comme cela se voit au Canada (pour le lait) ou en Australie (sur les céréales). « On souhaite rendre le droit de la concurrence plus pragmatique et moins dogmatique » défend Bernard Layre.