Aller au contenu principal

Les instances de la boulangerie disent stop aux marques

La mise au point de marques commerciales ne ravit pas les boulangers. La recherche d’une meilleure dénomination de leurs produits apparaît comme une solution pour augmenter les ventes.

Développées par les groupes de meunerie, les marques commerciales liées à la boulangerie « ont fait le plein de boulangers» selon Gérard Brochoire, directeur de l’Institut national de la boulangerie pâtisserie. Plutôt que de voir se développer les Banette (Champagne-Céréales), Baguépi (groupe Soufflet), Festival et autres Rondes des pains, la profession souhaite apporter un peu plus de clarté dans ses gammes de produits tout en estimant souhaitable de créer davantage d’appellations génériques (pain de campagne, de seigle), avec un cahier des charges associé pour fixer la teneur en sel, en fibres, etc.

En France, la vente du pain est majoritairement le fait des artisans (70 % des volumes), loin devant la pâtisserie industrielle (20 %) et les ateliers de la grande distribution (10 %). Si la réglementation du terme boulangerie (loi parue en 1998) et un décret définissant les caractéristiques du « pain de tradition française » (1993) ont aidé à contrecarrer la baisse de consommation structurelle (les boulangers tournés vers cette démarche réussissent à développer leurs ventes), l’axe prioritaire est maintenant de « développer la connaissance des génériques » a expliqué hier Jean-Pierre Crouzet.

« Les marques ne montrent aucun aspect qualitatif, car nous sommes seulement dans une démarche commerciale » insiste le président de la confédération de la boulangerie française. Au-delà d’une certaine ampleur et d’un degré de diffusion, elles deviennent synonymes d’uniformisation, une caractéristique incompatible avec l’image de l’artisan censé faire un produit unique.

Les goûts ont changé

Leur rôle dans la stabilisation de la consommation est difficilement quantifiable. Selon la profession, cette dernière serait surtout le fait des initiatives comme le pain de tradition française. Avec 160 grammes de pain consommés par jour et par habitant, la France a stoppé l’hémorragie observée depuis cent ans (900 g), mais reste mal positionnée au niveau européen. Friands d’un produit très blanc, les consommateurs sont dorénavant orientés vers un pain plus riche en fibres et plus sombre d’aspect : dans le rapport sur les actions du PNNS 2, le pain à promouvoir est celui réalisé avec une farine 80 (moins raffinée qu’à l’ordinaire). La diminution du taux de sel est également préconisée (passage de 24 à 18 g par kilo de farine) mais 50 % de la profession est déjà calée sur ce nouveau standard. Pour relancer l’intérêt du produit, la question des normes agite la Confédération, qui devrait s’employer à clarifier la dénomination des multiples pains existant sur le marché. Elle pourra débuter ce travail de longue haleine dès le 15 mai, date du lancement de la traditionnelle fête du pain.

Rédaction Réussir

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio