Les inspecteurs vétérinaires se plaignent d’un manque de moyens
Les inspecteurs vétérinaires s’inquiètent d’une baisse des moyens consacrés au contrôle sanitaire de la chaîne alimentaire. Ils dénoncent le projet de budget 2005 du ministère de l’Agriculture, dans lequel apparaît une diminution des effectifs et un manque de crédits d’intervention. « Pour l’instant, nous sommes encore capables de faire face à nos missions, a déclaré hier en conférence de presse Benoît Assemat, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV). Mais, l’avenir est plus inquiétant. Le ministère n’a pas de vision à long terme des besoins ».
Le SNISPV constate une baisse des effectifs de 3 % en trois ans pour le fonctionnement des Directions départementales des services vétérinaires. Compte tenu des délais de recrutement et de formation, les diminutions de postes budgétaires décidées en 2004 et 2005 se feront sentir en 2006 et 2007. Le projet de budget 2005 montre également l’insuffisance des moyens d’intervention. Un écart de 70 millions d’euros apparaît entre les autorisations d’engagement et les crédits de paiement. « Alors que de nouvelles réglementations sanitaires sont apparues, la diminution des moyens alloués au service public vétérinaire et alimentaire compromet ses actions de prévention et de contrôle sanitaire», a-t-il souligné.
Diminution du nombre d’inspections
Déjà, le nombre d’inspection est en baisse. Dans la restauration collective, l’évolution est de -10 % entre 2001 et 2003, avec une visite tous les trois ans. Elle est de -7 % pour les établissements agréés (abattoirs, ateliers de découpe, charcuteries industrielles), avec moins d’un contrôle annuel. Les agriculteurs risquent d’être pénalisés par l’insuffisante vérification des registres d’élevage (environ 1 sur 200). Celle-ci est devenue obligatoire et conditionne l’attribution des aides. « Les contrôles en bout de chaîne alimentaire seront les premiers sacrifiés,a précisé Pascale Cazin, vice-présidente du syndicat. Cela concerne la remise directe au consommateur et notamment les restaurants, les boucheries, les charcuteries. Nos efforts se concentrent en priorité sur l’amont ».
Les missions dans le domaine de la santé animale sont aussi visées. « La stratégie gagnante face au risque de crise sanitaire est la prévention,a indiqué Benoît Assemat. Une crise mal maîtrisée coûte toujours beaucoup plus cher. Le Royaume-Uni en a fait l’expérience avec la fièvre aphteuse en 2001. Cette épizootie lui a coûté 12,8 Mds EUR, contre 750 M EUR pour la France ».