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Les inquiétudes et les espoirs de la betterave sucrière

La réforme en profondeur de l'organisation commune du marché du sucre va bouleverser la filière, qui entrevoit cependant des possibilités de rebond à moyen terme.

Avec une campagne 2004-2005 réussie, les betteraviers, qui tiennent leur assemblée générale à Paris aujourd'hui, pourraient être satisfaits. Les rendements en hausse (à 82 t/ha) ainsi que la bonne qualité du sucre obtenu (4,2 Mt au total, pour 25,2 Mt de betteraves) font figure d'indicateurs positifs. Mais les interrogations viennent de la mise en œuvre dès l'année prochaine de la réforme de l'OCM sucre, dont les derniers détails ont été peaufinés à Bruxelles la semaine dernière. Par rapport aux autres pays européens moins compétitifs, la France ne s'attend pas à une réorganisation de sa filière. La fin prochaine des exportations subventionnées, condamnées par le panel de l'OMC, et la chute des volumes classés en hors quota (ex-sucre C) vont cependant contraindre les planteurs à être attentifs. « La réforme devait bénéficier aux pays en voie de développement et au consommateur, mais au final le grand bénéficiaire est le Brésil», résume Alain Jeanroy, directeur général de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves).

Côté français, le travail accompli pour l'automatisation de la réception de betteraves poursuit son cours, avec des gains de productivité à la clé. L'interprofession travaille également sur la flexibilité des volumes alloués aux producteurs, pour lisser les écarts de production d'une année sur l'autre. Si la maîtrise apparaît comme impérative, l'espoir n'est pas pour autant mort avec la mise en place de la réforme. Arrivant à son terme en 2010, elle instituera à cette date un prix du sucre à 404 euros la tonne pour l'Union européenne. « Si jamais les prix mondiaux s'approchent de ce niveau dans quelques années, nous pourrions très bien de nouveau planter pour exporter. Le règlement sucre prévoit ce cas de figure», assure Dominique Ducroquet. Le président de la CGB appuie son analyse sur la forte progression des prix actuels, combinée avec l'évolution des taux de change et à la hausse de la consommation. « Même en mettant sur le marché 6 à 7 Mt de sucre avant la fin mai (date au-delà de laquelle l'UE verra son quota d'exportations drastiquement réduit), les prix ne baissent toujours pas».

Une autre voie avec 10 usines biocarburant

L'arrêt des pays les moins compétitifs, l'un des objectifs de la réforme, devrait dans le même temps libérer des volumes que la France entend exploiter. La mise en place d'une filière biocarburant dans l'hexagone, avec la construction de 10 usines, offre une autre voie. Pour atteindre les objectifs d'incorporation fixés par le gouvernement (5,75 % en 2008), les surfaces de betteraves devraient atteindre 10 % des emblavements, un chiffre loin d'être atteint aujourd'hui.

Contrairement à d'autres secteurs, la filière sucrière française a semble-t-il bien anticipé le virage de la réforme. « Elle nous oblige à réagir, sinon c'est la mort lente. Mais nous sommes encore interrogatifs sur les négociations de l'OMC à Hong Kong. Nous souhaitons une clause de sauvegarde sur les importations. Mais nous ne voulons surtout pas, d'un classement en produit sensible», prévient M. Ducroquet.

Rédaction Réussir

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