Les IAA toujours aussi résilientes ?
L’industrie agroalimentaire n’est pas au mieux de sa forme. L’Ania l’a souligné le 18 janvier dernier : le secteur a encore perdu un point de marge en 2016 pendant que le reste de l’industrie manufacturière reconstituait les siennes, grâce notamment à la baisse du prix du pétrole. En cause : la forte volatilité des matières premières et la guerre des prix doublée d’une bataille des promotions que se livrent les distributeurs. 2017 pourrait continuer sur la même lancée si l’on en croit les premiers échos des négociations commerciales qui ont débuté tard cette année. Flambée des pénalités logistiques, émergence du « budget additionnel fin d’année atterrissage avant l’ouverture des négociations », les enseignes continuent de mettre la pression sur les fournisseurs (lire p. 4). Le contexte financier et international ne s’avère pas forcément plus porteur. Pour la première fois depuis sa parution il y a deux ans, la note IAA 80 publiée par Unigrains a sous-performé sur le marché boursier au 4e trimestre 2016. Cet indice est constitué de 80 valeurs cotées de l’agroalimentaire basées dans treize pays d’Europe de l’Ouest. Sur les trois derniers mois de 2016, l’IAA 80 a cédé 5,8 % contrairement aux secteurs bancaires ou pétroliers qui ont profité de l’élection de Donald Trump. Sur l’ensemble de l’année, l’IAA 80 a reculé de 2,6 %. Sur les trois derniers mois, FR 14 (indice constitué de 14 titres français) perd 6 % contre une hausse de 9,2 % pour le CAC 40, et sous-performe ainsi la plupart des indicateurs. Unigrains pointe notamment la baisse du titre Danone qui chute de 10 % au 4e trimestre, du fait de la dévaluation de certaines monnaies vis-à-vis de l’euro (yuan, livre sterling, peso argentin et mexicain). Certes, quelques groupes s’en sortent bien, c’est le cas d’Eurogerm (société du président de l’Ania) qui a bondi de 38 % en Bourse au 4e trimestre ou encore de Savencia (+22 %) qui a réussi à rassurer ses investisseurs. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que le secteur agroalimentaire, bien que solide, n’est plus aussi résilient qu'avant, à force de voir sa rentabilité s’étioler. C’est le message que l’Ania tentera de faire passer, avec raison, aux futurs candidats à l’élection présidentielle.