Les IAA sensibilisées à l’intelligence économique
Le ministère de l’Agriculture et de la Pêche vient d’arrêter pour 2008 un plan d’action permettant la diffusion de l’intelligence et de la sécurité économique auprès des entreprises françaises de l’agroalimentaire. Christine Ton Nu et Pierre Marie de la direction générale des politiques économiques, européennes et internationales (DGPEI) au ministère viennent d’entamer leur tour de France. Objectif ? Sensibiliser les PME-PMI agroalimentaires sur le thème : « Protéger votre entreprise : vers de nouvelles solutions d’anticipation et de gestion des risques ». La première réunion se tenait à Lille le 5 février à l’initiative du Certia-Interface Le Certia Interface est une structure d’aide et de conseil technologique au service des entreprises agroalimentaires du Nord-Pas-de-Calais. en collaboration avec les pôles de compétitivité régionaux. Pour la première réunion, elle accueillait également Philippe Rouault, le nouveau délégué interministériel aux IAA, successeur à ce poste de Nicolas Forissier depuis août 2007.
Intelligence économique : « la cohabitation de ces deux mots ne peut que laisser perplexe le non-initié ! », a expliqué d’entrée de jeu Jean-Claude Bénit, président du Certia Interface. Pourtant, le sujet est stratégique, et les répercussions dans le quotidien de l’entreprise peuvent être éventuellement lourdes de conséquences.
Une demande mondiale en produits agricoles bruts ou transformés qui explose, des acteurs économiques et industriels qui investissent des sommes considérables en recherche développement, des protagonistes qui deviennent tout à tour producteurs ou consommateurs dans ce marché mondial… : autant de facteurs qui doivent inciter les entreprises agroalimentaires françaises à s’imposer dans cet univers concurrentiel impitoyable.
« Une véritable politique de la prospective »
« Car certains pays de la planète cherche à combler leur retard par le pillage technologique », notait tout récemment le ministère de l’agriculture sur le site internet d’Alain Juillet, haut responsable chargé de l’intelligence économique en France.
Les services de Michel Barnier veulent ainsi développer une « véritable politique de la prospective et de la stratégie dans laquelle s’insère tout naturellement l’intelligence économique ». Sur la base de témoignages (crise virtuelle du saumon à la dioxine en 2004, gestion et prévention des litiges en biscuiterie) et des interventions de responsables des services spécialisés de la gendarmerie (OCLAESP) OCLAESP : Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique et de la DST sur la sensibilisation à la sécurité des systèmes d’information, les entreprises présentes à Lille ont pu apprécier les risques qu’elles encourraient au quotidien.
Le ministère de l’Agriculture, qui affine sa stratégie à l’international (priorité d’actions, pays cibles,…) travaille actuellement à une meilleure cohérence de ses réseaux à l’étranger mais cherche également à assurer la promotion de l’intelligence économique dans les filières (veille anticipative, protection du patrimoine immatériel…). Il s’appuie sur les initiatives développées en région, via les 14 pôles de compétitivité suivis par le ministère ainsi que sur les structures d’intelligence économique. En Nord-Pas-de-Calais, zone pionnière dans le domaine de l’intelligence économique, les choses avaient démarré vers les années 2000. Le dispositif régional est déjà bien en place et structuré.
Renseignements : www.intelligence-economique.gouv.fr