Les IAA s'approvisionnent davantage en France
> 13 % des acheteurs des IAA sont contraints d'acheter à l'étranger.
Il est un point commun entre les secteurs de l'agroalimentaire, du meuble, du textile et d'autres industries manufacturières : une importante proportion d'entreprises ont inscrit un objectif « made in France » dans leurs cahiers des charges pour cette année. Ce point commun est mis en évidence par la nouvelle enquête Agile Buyer-HEC Alumni sur les priorités 2015 en matière d'achats de tous les secteurs économiques. Près de 500 questionnaires remplis début décembre 2014 ont été analysés pour le cabinet de conseil en achat opérationnel AgileBuyer et le groupement « achats & supply chain » de l'association des anciens élèves de l'école des Hautes études commerciales, HEC Alumni à Paris.
Cette étude se réalise chaque année ; aussi montre-t-elle que les IAA ayant des objectifs « made in France » sont beaucoup plus nombreuses que l'an dernier. Lors de l'édition 2014 elles n'étaient que 4 % ; dans l'édition 2015 elles sont 24 %. Cette nouvelle proportion rapproche le secteur agroalimentaire des industries manufacturières, qui dans leur ensemble sont 32 % à déclarer un objectif « made in France » pour 2015. « On peut raisonnablement se demander si ce serait le premier secteur dont les pratiques industrielles ont été directement influencées par les choix des consommateurs finaux », est-il commenté dans le compte rendu. La « lasagne à la viande de cheval » serait-elle passée par là ?
Les auteurs de l'étude se disent que ce scandale pourrait avoir causé ces nouvelles priorités. S'agissant des viandes élaborées, AgileBayer met en avant la nouvelle obligation européenne d'afficher les origines.
Acheter en France n'est pas trop coûteuxÀ la différence des industries manufacturières, l'agroalimentaire exprime peu de contraintes à se fournir en France : 26 % parmi les enquêtés contre 47 % dans l'ensemble du meuble, du textile et des autres industries manufacturières. Seuls 13 % des services des achats de l'agroalimentaire estiment trop coûteux de s'approvisionner à l'intérieur des frontières alors qu'ils sont 37 % à invoquer cette contrainte dans l'industrie manufacturière, 19 % dans l'automobile et les autres industries du transport, et encore 20 % dans les équipements élec-triques et électroniques.
En outre, 13 % des acheteurs de l'agroalimentaire interrogés sont contraints d'acheter à l'étranger parce que leurs clients étrangers le demandent, ou bien les produits voulus ne se trouvent pas en France. L'agroalimentaire fait aussi partie des secteurs les moins portés sur les achats en pays à bas coûts. Seulement 11 % ont l'objectif d'y acheter en 2015. Enfin les IAA se distinguent par la fréquence de l'objectif d'augmenter le taux de couverture des achats (par contrat ou appel d'offres) : 79 %, soit huit acheteurs sur dix, proportion qui place le secteur parmi les plus préoccupés de sécurité des approvisionnements. Une position pouvant s'expliquer par la nécessité d'acheter en continu les matières premières alimentaires, instables par nature.