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Les huiles dans le sillage du pétrole

La conjonction de nombreux facteurs défavorables, économiques et météorologiques au premier rang desquels la chute des cours du pétrole pèse fortement sur les cours des huiles et des graines. Le colza cède encore une vingtaine d'euros la tonne.

Pendant la première semaine de janvier, la Bourse de Shanghai a dévissé de 15 %. Sur la seule journée du 11 janvier les valeurs ont perdu plus de 5 %. Même si l'économie chinoise évolue dans des sphères qui font pâlir d'envie le Vieux Continent, le ralentissement de la croissance provoque un véritable tsunami sur les marchés des matières premières. Le pétrole est le plus fortement impacté et le 12 janvier le baril tombait à 32 dollars. Il vient tester le seuil symbolique des 30 dollars le baril, et certains économistes évoquent un plancher possible à 20 dollars. Les huiles sont bien évidement entraînées à la baisse. Soja, colza, palme, aucun produit n'est épargné. La baisse importante des cours du pétrole réduit l'intérêt de sa substitution par des produits issus des oléagineux, et lorsque cette substitution est guidée par un intérêt écologique, ce sont les marges des triturateurs, et c'est le cas du colza, qui sont écrasées. Pour l'huile de palme, la baisse des stocks en Malaisie ne parvient pas à inverser la tendance. La graine de colza qui valait en fob Moselle 380 euros/t à la mi-décembre tombe à la mi-janvier à 365 euros/t.

À cette crise économique vient s'ajouter un contexte climatique globalement favorable sur les hémisphères Nord et Sud qui laisse présager de belles récoltes pour les oléagineux. Au Brésil, où les semis sont maintenant terminés et où une sècheresse commençait à inquiéter les producteurs, de récentes pluies sur le Mato Grosso ont ces jours derniers arrosé les cultures et laissent envisager une récolte qui se situerait selon les analystes dans une fourchette de 98 à 104 millions de tonnes. En Argentine, c'est le contexte politique qui redonne le moral aux producteurs qui sont en train d'accroître les surfaces de soja. Autour de la mer Noire, l'arrivée de la neige avant les grands froids a permis de protéger le potentiel des cultures. En Europe et plus particulièrement en France, alors que les températures hors normes de ce début d'hiver commençaient à mettre les cultures de colza en danger, l'arrivée d'une vague de froid modérée à la mi-janvier fait s'estomper les craintes.

Un point bas atteint ?

Le monde dans son ensemble, même si la consommation d'oléagineux continue à progresser, croule sous les stocks. Pour plusieurs analystes, un point bas serait atteint, ce qui permettrait au moindre accident climatique un rebond et l'on pense évidemment à l'impact possible du phénomène El Niño. Pour d'autres, la baisse possible, mais non encore constatée des achats chinois, pourrait encore accentuer la pression. Paul Varnet

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