Les Français ont boudé les fruits d’été en 2004
Les chiffres de l’étude Sécodip Consoscan viennent de le confirmer : les consommateurs ont boudé les fruits d’été en 2004. De 1,47 kg par acte d’achat en 2000, l’achat moyen des Français de fruits d’été est tombé à 1,39 kg en 2004. L’interprofession des fruits et légumes frais (Interfel) voit plusieurs raisons pour expliquer ces résultats décevants. Du fait des températures basses à la fin de l’hiver et au début du printemps, les fruits de printemps et d’été sont arrivés sur les étals avec 10 jours de retard. Ce phénomène a contribué à soutenir les prix en juin et début juillet. Ces prix élevés associés à une météo défavorable ont détourné les consommateurs du produit. Et même lorsque les prix sont redescendus et que le temps s’est amélioré la demande ne s’est pas reprise tout de suite. Pêches, nectarines, abricots et prunes en ont subi les conséquences. Le manque de demande et les faibles prix en fin de campagne ont entraîné un fort repli du chiffre d’affaires enregistré par les producteurs de pêche : -3,1% par rapport à la moyenne des cinq dernières années et -12,62% par rapport à l’an dernier. Pour les nectarines, la reprise à la fin de l’été a permis de limiter la casse. Au final, en termes de chiffre d’affaires, le bilan nectarine est bien meilleur que celui des campagnes 2000 (+8%) et 2002 (+9%) et ne se positionne qu’à 1% en dessous de 2001.
La cerise tire son épingle du jeu
Les producteurs de prunes n’ont pas eu cette chance. La demande a été au plus bas tout au long de l’été, résultat : c’est le bilan de campagne le plus mauvais depuis 1997. Les quantités totales achetées se situent entre -18% et -20% par rapport aux années précédentes. Pour l’abricot, la situation s’avère meilleure : la fin de campagne a quelque peu compensé le début difficile. Bien qu’en retrait de 3,7% en dessous de la moyenne des cinq dernières années, les quantités totales consommées sont en hausse de 16,8% par rapport à 2003 et les sommes sont en hausse de 1,8% (et seulement -1,2% inférieures à la moyenne). En poire d’été, les quantités achetées sont très inférieures aux années passées (environ -20%), en revanche sur la période, les prix moyens sont équivalents à 2002 et très supérieurs à ceux de 2000 (+11%) et 2001 (+6,7%), les deux années sont celles qui ont obtenu les meilleurs résultats en termes de chiffre d’affaires entre 1997 et 2003.
Cette situation morose pour la plupart des fruits d’été n’a pas affecté les cerises. La cerise présente ses meilleures progressions depuis 2001. Sans atteindre les niveaux de l’année 2000, elle connaît un volume d’achats équivalent à 2001 (+0,8%) et nettement supérieur à celui des années précédentes : +16,1% par rapport à 2002 et +17,7% par rapport à 2003.
Autre point positif, cette fois-ci pour tous les fruits d’été, les jeunes couples et les jeunes célibataires ont augmenté leur consommation pour la deuxième année consécutive. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les producteurs même si cela ne suffit pas à compenser la perte sur le coeur de cible. La crise du secteur est profonde.