Les Français de moins en moins carnivores
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Le déclin des ventes au détail de viandes a empiré au cours de l'été. La huitième période du baromètre permanent CIV-TNS Secodip (4 semaines jusqu'au 10 août) montre un recul en volume de 4,8 % des viandes de boucheries et de 4,7 % des volailles. Seule la viande de porc s'est à peu près maintenue (- 0,7 % en volume). Les observateurs de la filière mettent en relation le fléchissement des volumes et l'augmentation des prix. Pour le veau et l'agneau ainsi que les viandes hachées fraîches et surgelées la volaille, c'est manifeste depuis le début de l'année (tableau). Pour le bœuf, le parallèle est clairement établi depuis le printemps. Mais l'analyse ne va pas de soi pour d'autres catégories comme la viande hachée.
La viande hachée fraîche, elle, « régresse de façon surprenante au regard de sa faible hausse de prix », lit-on dans Bevi-Flash (Coop de France) et la surgelée « diminue aussi malgré un prix stable ». Tout au contraire, la viande de porc se maintient en dépit d’une hausse de prix moyen de 3,5 %.
La viande de cheval est presque dans le même cas ; elle se replie de peu (-1,1 % en volume) avec pourtant un prix moyen depuis le 1er janvier parmi les plus élevés (13,24 euros/kg, juste derrière le veau) et en hausse de 4,9 %. La relation volume/prix est donc à relativiser. Le baromètre confirme surtout une baisse tendancielle du volume de viande consommée. Le porc, le cheval et les produits tripiers et seraient les seuls à y avoir échappé au cours des douze derniers mois.
L’évolution par circuits de distribution montre un impact fort de la baisse du pouvoir d’achat. Ainsi, le hard discount se détache avec 7,4 % de progression au cours de la période remontant au 1 er janvier. Mais les prix n’expliquent pas forcément le maintien des circuits traditionnels devant la perte relative des grandes et moyennes surfaces : 4 % pour les grandes et moyennes surfaces dont 6,8 % pour les supermarchés et 4,5 % pour les hypers.