Les fondamentaux incitent à la fermeté
Période du 13 au 19 novembre. Après les grands écarts de prix de la semaine dernière, les marchés qui avaient perdu rapidement de très forts et brefs gains, se sont stabilisés et retrouvent une base ferme, avec une amélioration de l’activité en portuaire pour le blé. Les fondamentaux devraient reprendre le dessus, au vu des perspectives d’exportation durant la deuxième partie de la campagne. Bruxelles a accordé, pour la période du 7 au 13 novembre, des certificats d’exportation de blé à hauteur de 696 000 t, un niveau que l’on n’avait pas connu depuis septembre 2010. Ce chiffre exceptionnel a redonné du tonus au marché, avec l’aide du rapport euro-dollar, pour renforcer les bonnes perspectives d’export. FranceAgriMer a non seulement confirmé sa prévision de ventes aux pays tiers de 9,5 millions de tonnes (Mt), mais a même calculé un potentiel de 10,6 Mt, dont 3,5 Mt pour l’Algérie, 2,5 pour le Maroc et 1,5 pour l’Égypte, qui arrêtera ses importations en provenance d’Ukraine le 1er décembre.
Les farmers inquiets
Pour cette deuxième demi-campagne, les blés américains seront les principaux concurrents de la production européenne mais, pour l’instant, les farmers américains s’inquiètent de la situation de leurs cultures, 34 % seulement des blés sont jugés bons à excellents, le plus bas niveau enregistré à cette époque de l’année. Pour atteindre la projection de 10,6 Mt d’export vers les pays tiers, sans risque de trop réduire le bilan de fin de campagne, il faudrait une collecte plus copieuse que celle prévue et d’ailleurs abaissée de 120 000 t, à 32,7 Mt (dont 20 Mt déjà réalisées). En s’en tenant à des exports vers pays tiers de 9,5 Mt, et même en abaissant de 2 Mt, à 4,6 Mt, les incorporations dans l’alimentation animale, FranceAgriMer réussit certes à rehausser de 170 000 t sa prévision de stock de report mais en atteignant à peine les 2 Mt (21 % de moins que l’an dernier).
Annonces de déficit communautaire en maïs
Le marché de l’orge fourragère, le manque d’évolution de marchés atones et les perspectives à court terme n’ont pas incité le conseil céréales de FranceAgriMer à réviser significativement ses bilans prévisionnels, les concluant par un ajustement baissier mineur (60 000 t) du stock de report, à 1,39 Mt.
Le maïs entretient la réflexion des opérateurs. Bien que la production européenne à 27 ait été revue en légère hausse à 53,6 Mt, les annonces de déficit communautaire s’accroissent de jour en jour. Le dernier conseil céréales de FranceAgriMer retenait un chiffre d’importation dans l’UE, de 8 Mt ; maintenant, l’analyste Stratégie Grains prévoit un niveau d’import de 11,5 Mt. L’Ukraine et le Brésil se posent comme les deux gros fournisseurs potentiels, la France échappant à la pénurie, surtout si les prévisions de récolte de l’AGPM, 15,7 Mt, venaient à se confirmer contre celles de FranceAgriMer, à 15,13 Mt.