Les filières sans OGM réaffirment leur choix
Les OGM sont une réalité dans l’alimentation animale bretonne : 2,2 Mt de soja sont importées chaque année par les ports de Brest, St Nazaire et Lorient, seules 400 000 t sont certifiées non-OGM. « La stratégie des utilisateurs de l’alimentation animale non OGM est convergente avec le projet de différenciation des produits du Conseil Régional », souligne cependant Odette Herviaux. sénatrice et vice-présidente du Conseil régional de Bretagne en charge de l’agriculture. Il s’agit de labels privés dans le cas du porc certifié sans OGM de Cooperl, de marques propres comme les Fermiers d’Argoat ou de produits différenciés sur des marchés en extension comme le bio. La vice-présidente du Conseil régional intervenait le 5 décembre dernier à la conférence du réseau européen des régions sans OGM (european GLO-free regions network) dont la Bretagne assurait l’organisation. Pour Denis Olivry (Cooperl), la production de porcs sans OGM n’est pas une anecdote : aujourd’hui, 70% sont certifiés non OGM (2,6 millions de porcs/an) ce qui représente un surcoût alimentaire de 2,1 millions d’euros (0,8 euros/porc). La prime du soja non OGM, dans le cadre de la filière tracée mise en place dès 2000 par la Cooperl a évolué : 19 euros/t en 2000, 16 euros/t en 2004, 17 euros/t en 2007 (mais jusqu’à 42 euros/t en spot). Elle pourrait s’établir entre 20 et 25 euros/t en 2008. La question principale de la Cooperl est de savoir comment, via la distribution ou la réglementation, délivrer au consommateur l’information de cette alimentation sans OGM. Pour les AOC telles que le Comté, le principe est clair : il y a incompatibilité. L’appellation exclut tout recours aux OGM non seulement dans l’alimentation des animaux mais aussi dans les cultures de l’exploitation et dans les ingrédients de fromagerie. Cependant, l’AOC ne veut pas faire de cette absence d’OGM un argument commercial, c’est le goût qui doit prédominer dans l’acte d’achat.
L’IGP des volailles et oeufs de Loué, qui s’interdit les OGM depuis 1997, considère aussi que le goût est primordial. Elle supporte des surcoûts dus aux contaminations, de plus en plus fréquentes, qui dépassent 450 000 euros. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir renouvelé son choix de l’absence d’OGM pour 2008.