Les fantasmes tragi-comiques de M. Hulot
Le cher Nicolas Hulot dit souvent beaucoup de bêtises, mais il est sympathique et on lui pardonne. Il ne faudrait tout de même pas que le copain-du-président en profite pour accumuler les contrevérités, comme c’est le cas avec sa dernière sortie flamberge au vent contre la consommation de viande rouge. Son argument supposé imparable est de dire que « un bœuf offre 12 fois moins de repas que les céréales qu’il aura consommées ». Il semble oublier que les ruminants mangent surtout de l’herbe, c'est-à-dire de la cellulose que l’estomac humain aurait bien du mal à transformer en protéines. L’élevage bovin est même à ce titre un exemple indépassable d’écologie, puisqu’il procure à l’homme des ressources alimentaires qui, en l’état initial, seraient indisponibles. Quant aux « céréales» que mangent les bovins, c’est surtout de l’ensilage de maïs : on lui souhaite bon appétit s’il veut en mettre à son déjeuner. Un peu plus loin, notre homme conseille de « remplacer progressivement les protéines animales par des céréales associées à des légumineuses comme pois, lentilles, soja, quinoa etc…» C’est une idée de génie : transformer le Massif central et les prairies normandes en vaste champs de haricots rouges ou de flageolets, couvrir le plateau lorrain de cultures de pois cassés, et le bocage poitevin de fèves et de lentilles. Sourions de tout cela, bien sûr, mais à force d’entendre de telles inepties, on perd l’envie de sourire. Nicolas Hulot a fait sa gloire en respirant dans un tuba devant les caméras. Mais un tuba, c’est aussi un instrument de musique à petite embouchure et à grand pavillon : on crachote un peu, et ça fait beaucoup de bruit. Beaucoup de bruit pour rien.
• Tant qu’on en est aux attaques contre l’élevage-viande, le Docteur Elio Riboli, directeur de l’Agence pour la recherche sur le cancer (IARC-OMS) a annoncé au cours d’un colloque EGEA à Rome (financé par la filière F&L française) que l’industrie de la viande française avait envoyé un dossier volumineux à son encontre à l’attention du ministère de la Santé italien. Cette attaque ferait suite à l’annonce de la publication d’un article la semaine prochaine dans le journal de l’institut du Cancer. L’article «confirmerait» les résultats obtenus, il y a dix ans, par une équipe de chercheurs américains de Harvard, selon lesquels « la consommation quotidienne de viande augmenterait de 80 % le risque d’avoir un cancer du colon».