Les Familles rurales dénoncent la hausse des premiers prix
«Nous demandons une moralisation sur l’évolution des prix », a hier déclaré Thierry Damien, président des Familles rurales à l’issue de la présentation à la presse de son second observatoire des prix. « Nous sommes très inquiets pour les familles qui ont des revenus modestes. Sur les premiers prix, les hypermarchés ne se sont pas montrés des plus vertueux », a-t-il poursuivi, précisant qu’il allait saisir Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, sur le sujet dans le cadre du grenelle de l’insertion.
Pour la deuxième année consécutive, 48 veilleurs des Familles rurales ont effectué six fois dans l’année des relevés de prix sur 34 produits incontournables pour les familles comme le beurre, le camembert, les steaks hachés et poisson pané surgelés, le jus d’orange ou encore la pâte à tartiner. Leurs conclusions : « l’évolution des prix a été plutôt modérée au cours de l’année 2007 (ndlr : entre 1,02 % et 1,71 %). Hélas, il y a de fortes disparités qui se traduisent par une très forte augmentation des produits premiers prix dans les hypermarchés », synthétise Thierry Damien. Alors que le prix moyen du panel grandes marques (162,80 euros pour les 34 produits) a baissé de 3,19 % entre 2006 et 2007, et celui des MDD fléchi de 1,52 %, l’observatoire des Familles rurales enregistre une progression d’1,33 % du panier composé de premiers prix (qui s’est établi à 95,25 euros en 2007). « En 2006, à panel égal, acheter celui des premiers prix revenait 45 % moins cher au consommateur qu’acquérir celui des grandes marques, contre 42 % en 2006 », résume en d’autres termes Thierry Damien.
Jusqu’à +27 % sur les pâtes
Si les premiers prix restent encore largement moins chers que les autres gammes, sur certains produits emblématiques comme les pâtes, l’inflation commence à influer sur le budget des plus modestes. Les Familles rurales constatent des hausses de prix entre 2006 et 2007 pouvant atteindre 20 % sur les premiers prix en GMS et même 27 % dans le circuit hard discount. S’il ne nie pas le plus fort impact de la hausse des matières premières sur des produits non-marketés, le président de l’association consumériste estime que « les premiers prix sont des produits peu visibles sur lesquels le distributeur peut faire ce qu’il veut » pendant que le débat se focalise sur les grandes marques.
Les Familles rurales, dont la principale revendication porte sur une plus grande transparence dans la formation des prix, s’interroge aussi sur la grande variabilité des prix d’un département à l’autre. Pourquoi le Nord, qui concentre le plus de populations défavorisées, connaît-il le panel « 1 er prix » le plus élevé (120 euros contre 84 euros dans le Maine-et-Loire) ? Pourquoi le Finistère bat-il tous les records en matière de prix ?
Chaque fédération départementale des Familles rurales ira présenter les résultats de son observatoire à ses parlementaires, avec comme leitmotiv l’information du consommateur sur la formation des prix.