Les fabricants de pâtes contestent l'étude Euler
L'étude Euler Hermes SFAC concernant l'impact de la hausse des matières premières sur les industries françaises, dont Les Marchés se sont fait écho dans l'édition du 19 septembre, a fait vivement réagir les fabricants de pâtes alimentaires. «Nous sommes très surpris et dépités par son contenu concernant notre profession qui sort affaiblie d'une crise mondiale du blé dur sans précédent qui a conduit à ce que toutes les sociétés productrices de pâtes perdent de l'argent et cela est un fait incontestable et vérifiable», écrit Guy Callejon, président du syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France (SIFPAF), dans une lettre qu'il nous a adressée. Comme nous l'avions déjà annoncé (LM du 19/09), le représentant des industriels du secteur rappelle que cette situation a conduit à la mise en procédure de sauvegarde du 3 e fabricant de pâtes français Alpina Savoie. Guy Callejon relève aussi la fermeture de la Grande Semoulerie de l'Ouest, d'ici à la fin de l'année.
Le SIFPAF dément par ailleurs formellement l'affirmation du leader français de l'assurance-crédit selon laquelle les fabricants auraient totalement répercuté la hausse des matières premières en 2008 (+26% sur les prix) maintenant une marge opérationnelle de 3,5% (contre 3,9% en 2007).
Baisse de consommation
«Durant la campagne 2007-2008, les industriels ont vécu des moments totalement erratiques avec des prix France Départ Sud-Est à 340/350 euros/t le 18 septembre 2007 alors que le 11 juillet, ils étaient cotés à 250 euros/t. A la mi-février 2008, le blé dur a atteint un pic avec 523 euros/t rendu Marseille. [...] Compte tenu de la soudaineté de la hausse, de l'importance du blé dur dans le prix de revient des pâtes (50%, pour les pâtes de qualité supérieure y compris les frais d'usine), les hausses des tarifs passées à la grande distribution n'ont pas compensé la hausse de la matière première», argumentent par ailleurs le SIFPAF et le comité français de la semoulerie industrielle (CFSI).
Après cette passe difficile, les fabricants de pâtes françaises attendent de voir l'évolution des prix du blé dur, en fonction des résultats de la récolte canadienne. Actuellement le prix oscille autour de 300 euros/t. Les fabricants s'attendent à une baisse mais jusqu'à quel niveau ? Autre préoccupation importante du secteur : le recul des volumes de consommation des pâtes de 3,1% enregistré depuis le début de l'année (au 17/08 selon Nielsen).