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Les fabricants d’aliments n’ont pas boudé les céréales

Malgré le renchérissement du prix des céréales et la réduction des fabrications, les statistiques de mises en œuvre de céréales dans l’aliment du bétail n’ont que fort peu diminué entre 2005/2006 et 2006/2007.

L’ONIGC (office des grandes cultures) a publié récemment un document sur les utilisations de céréales dans l’alimentation animale. En préambule, ce document reprend les statistiques de fabrications d’aliments composés sur les six premiers mois (juillet à décembre 2006) de l’actuelle campagne qui faisaient apparaître une baisse de l’ordre de 2 % des fabrications toutes grandes catégories (bovins, porcs, volailles) confondues. Depuis, le SNIA et COOP de France nutrition animale (ex-Syncopac) ont sorti leurs statistiques à fin mars (voir Les Marchés du mardi 22 mai) qui se montrent plus optimistes puisqu’elles n’accusent plus qu’un retard de 0,9 % par rapport aux 8 mois de la précédente campagne, avec une production globale de 15,6 Mt et une progression de 3,9 % des aliments pour bovins, un recul de 1,7 % des aliments porcs et de 2,7 % des aliments pour volailles. Rappelons néanmoins que pour le 1er trimestre 2007 aucun poste n’a connu une évolution négative, les aliments bovins progressant de 5,2 % par rapport au premier trimestre 2006, les spécialités porcs et volailles se stabilisant avec, respectivement +0,4 et +0, 3 %.

La hausse du « panier » des matières premières

Le gros problème auquel sont confrontés les fabricants d’aliments du bétail depuis le début de la campagne 2006-2007, c’est la hausse du coût des matières premières. Ainsi, les indices IPAA calculé par notre confrère La Dépêche pour mesurer le coût d’un panier de matières premières destinées à l’alimentation animale, ou celui d’Agreste/INSEE qui vise le même objectif, ont progressé de l’ordre de 14 % pour les 6 premiers mois de la campagne.

Dans le même temps, la hausse du prix des céréales a été beaucoup plus importante mais comme le souligne l’ONIGC, « la diversité des matières entrant en formulation complexifie le lien entre le niveau des récoltes et le prix de l’aliment composé ». Interviennent aussi dans la formation du prix de l’aliment les frais fixes déconnectés du prix de la matière première, ou l’ajustement permanent des formulations visant à un moindre coût. C’est dans ce dernier contexte que s’inscrit le choix des matières premières par les FAB, sachant toutefois que, dans le cas de certains types d’aliments (en particulier ceux destinés à la volaille) essentiellement composés de céréales, la substitution est difficile. Un autre élément intervient dans la formation du prix de l’aliment, c’est la politique commerciale de chaque entreprise qui décidera de répercuter peu ou prou auprès de sa clientèle l’augmentation du coût de fabrication induit par la matière première. Il n’existe donc pas, à notre connaissance, d’indice du prix de l’aliment lui-même.

L’année de l’orge

Dans son étude, l’ONIGC note que malgré le renchérissement du prix des céréales et la réduction des fabrications, les statistiques de mises en œuvre de céréales dans l’aliment du bétail n’ont que fort peu diminué entre 2005-2006 et 2006-2007 (voir tableau). En revanche, l’évolution s’est faite dans le choix des différentes céréales en fonction de leur compétitivité économique dans les formules. L’Office des grandes cultures estime, à juste titre, que « l’orge sera sans contexte la céréale gagnante » en incorporation dans l’aliment du bétail cette campagne. Le bilan prévisionnel présenté par le conseil spécialisé céréales de l’ONIGC, le 16 mai, table sur des mises en œuvre par les FAB, pour l’ensemble de la campagne, de 6 millions de tonnes de blé, soit 7 % de moins qu’en 2005-2006, 2,5 millions de tonnes de maïs, soit -3,1 % et 1,7 millions de tonnes d’orge, soit +56 % ! Les petites céréales (seigle, sorgho, triticale, avoine) sont globalement en retrait de 10 %.

Cependant, il faut tenir compte des capacités de réactions rapides des industriels de la nutrition animale aux prix des matières premières et de l’extrême volatilité des cours des céréales en cette fin de campagne. Si l’on considère les prix du marché physique en ce début de semaine, on constate que le blé marque une pause relative à 149 euros la tonne rendu Rouen, alors que le cours de l’orge progresse sensiblement, sous l’effet précisément de la demande des FAB et de l’exportation, à 146 euros. L’arbitrage se fera sur les valeurs nutritionnelles des céréales.

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