Les fabricants d’aliments bretons dirigent un « conseil stratégique »
Le 12 juin, l'association des fabricants d'aliments du bétail de Bretagne (AFAB) prendra officiellement le leadership de Feed Sim, groupe de travail constitué autour d'un outil de prévision économique du secteur de l'élevage. Ce calculateur informatique a été initialisé voilà trois ans par l'Inra et la Chambre régionale d'Agriculture de Bretagne. L'assemblée générale constitutive de Feed-Sim Avenir, association 1901, a été annoncée à l’AG de l'AFAB mercredi 30 mai. Cette association implique l'environnement professionnel et administratif des fabricants d'aliments bretons : importateurs de matières premières, triturateurs de graines oléagineuses, transporteurs, fret, les quatre ports sous tutelle régionale, Cochon de Bretagne, la Direction régionale de l'Agriculture, la Chambre d'Agriculture... Son objectif affiché est de « mieux connaître, comprendre et orienter les marchés de matières premières agricoles destinées à la nutrition animale en Bretagne ». Son principal bailleur de fonds restera le Conseil régional et elle devrait employer un permanent et demi.
Trop loin des coproduits
Lors de son AG, l'AFAB a considéré le niveau de compétitivité relativement favorable de son bassin de production par rapport à d'autres, mais aussi la position excentrée de la Bretagne vis-à-vis des futures sources françaises de co-produits des biocarburants. Parmi les nouvelles données qui vont entrer dans les simulations entreront l'autorisation de transporter des chargements de 44 tonnes au départ des zones portuaires, les productions prévisibles de tourteaux de colza, de drèches de céréales ou de glycérine ou encore de la fabrication d'aliments porcs à la ferme.
En 2006, le secteur régional a connu une érosion plus importante de son tonnage que l'ensemble national (- 2,4 % contre - 1,8 %) en raison notamment de sa forte implication dans la volaille de chair, touchée par la médiatisation de la grippe aviaire et les difficultés techniques en élevage de dinde. Mais l'érosion du secteur volaille remonte à 1997 et elle a été rejointe en 2002 par celle du secteur porcin. Ces deux catégories représentent 86 % des aliments composés fabriqués dans la région. La baisse se poursuit (d'environ 2% sur le premier trimestre) alors que le volume national remonte (de 2%), porté par l'aliment bovins.
Les fabricants bretons sont bien placés pour recevoir les matières premières du monde mais relativement loin des sources de coproduits qui vont révolutionner ce marché. Plus de 860 000 tonnes sortiront annuellement de la filière bio-éthanol en 2014 contre 150 000 t en 2008, a présenté le directeur industriel de Cristal Union, Paul Credoz, à l'AG de l'AFAB. Parmi les hypothèses des fabricants bretons, on évoque un stockage à l'usage de tous au centre de la région.