Les exportations bretonnes en panne
Les exportations agricoles et agroalimentaires bretonnes continuent de se réduire, vient de constater la chambre régionale d’agriculture de Bretagne dans un document de 32 pages publié récemment. Entre 2000 et 2004, les ventes hors de France des produits laitiers ont reculé de 26,5%, les légumes frais de 22% et la volaille de 11%, ce secteur perdant à lui seul de plus de 300 millions d’euros en quatre ans. Seules augmentations des exportations : le porc depuis 2000, et la viande bovine depuis 2002. Si le marché français demeure, et de loin, le premier débouché du secteur (89% des ventes de la région), la retraite engagée des marchés européens et mondiaux témoigne de la plus grande vulnérabilité de la Bretagne. Du fait de la guerre des prix en Europe, le portefeuille clients des IAA bretonnes se trouve profondément modifié, avec des méventes fortes aux Pays-Bas, en Allemagne et en Espagne, tout juste compensé par les marchés anglais et italiens. Alors que la Bretagne se positionnait, en 2001, comme seconde région exportatrice de France en produits agroalimentaires, elle ne se situe plus en 2004 qu’au cinquième rang, derrière les régions Nord-Pas de Calais, Aquitaine, Champagne Ardennes et Pays de la Loire. Le solde extérieur agroalimentaire régional de 2004 a progressé de 2,3% par rapport à 2003 uniquement par une moindre baisse des exportations (-1%) conjuguée à une réduction des importations. Pour 2005, la chambre régionale d’agriculture de Bretagne ne paraît guère optimiste. La parité euro-dollar défavorise largement les opérateurs du Vieux continent. Selon elle, « la partie s’annonce rude (…) et va nécessiter de travailler les alliances et les stratégies offensives.»