Les enfants mangent trop de protéines

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Publié le 11 juin 2004 - Par Nathalie Marchand

Comment enrayer l’épidémie d’obésité infantile, c’est la question que se posent les nutritionnistes.

Depuis hier quelque trente des plus grands spécialistes de la nutrition planchent à Paris-La Défense dans le cadre d’un colloque sur l’alimentation de l’enfant et de l’adolescent, organisé par le CERIN. Les apports alimentaires sont-ils optimaux, selon les tranches d’âge ? La prévention nutritionnelle de l’obésité est-elle possible ? Que penser de la restauration scolaire ? Autant de questions particulièrement d’actualité auxquelles les professionnels de la santé vont tenter de répondre.

Le docteur JP Chouraqui, du service de gastro-entérologie et nutrition pédiatrique du CHU de Grenoble, s’est penché plus particulièrement sur les 4-10 ans. Selon lui, si les apports énergétiques des enfants semblent à peu près conformes aux recommandations, la baisse des dépenses énergétiques s’avère inquiétante surtout chez les filles de plus de 7 ans. Ce déséquilibre pourrait expliquer l’augmentation constante du nombre d’enfants en surpoids. L’alimentation devrait néanmoins aussi être améliorée.

D’une manière générale, les enfants mangent en effet trop de protéines (4 fois plus que les apports conseillés chez les enfants de 4 ans et à peu près 2 fois plus chez les 10 ans), un peu trop de graisses, trop de sucres simples (sucreries, boissons sucrées) et pas assez de sucres complexes (amidon, pain).

Trop de sel, pas assez de calcium

Les petits Français mangent aussi beaucoup trop de sel et pas assez de calcium avant la puberté, selon le spécialiste. Le docteur JP Chouraqui s’est aussi penché sur le goût des enfants. Au rang de leurs aliments préférés, on retrouve en premier les fruits et jus de fruits, suivis de la viande, du fromage et, derrière, les légumes et le poisson. En pratique, l’étude des habitudes alimentaires révèle que la consommation de pain, biscottes, pâtisseries, quiches augmente progressivement avec l’âge alors qu’après 7 ans, la consommation de fruits, légumes et céréales a tendance à diminuer.

Si les enfants mangent dans l’ensemble plutôt bien, la répartition des repas n’est pas toujours optimum. 7 % des enfants de moins de 6 ans et 20 % des 9-10 ans ne prendraient pas de petit-déjeuner tous les jours. Quant au goûter, seulement un enfant sur deux parmi les 3-5 ans en prendrait un et ils seraient encore moins nombreux ensuite… Conclusion pour l’alimentation des enfants : « satisfaisant mais peuvent mieux faire ».

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