« Les éleveurs à l'épreuve des marges »
président de la FNPL
Quels sont les messages que vous souhaitez transmettre à travers la thématique des marges retenue pour l’assemblée générale de la FNPL ?
Thierry Roquefeuil - À la FNPL, depuis de longs mois, nous faisons le constat que le marché laitier français ne fonctionne pas. D’un côté, des associations de consommateurs dénoncent la hausse des prix à la consommation des produits alimentaires. De l’autre, de trop nombreux producteurs de lait s’interrogent quant à leur avenir avec des coûts de production qui explosent. En France, les relations de la grande distribution avec ses fournisseurs ne sont pas normales malgré les lois successives qui tentent de les normaliser. Le seul rapport de force n’est pas la bonne méthode. Les producteurs de lait ne peuvent être les seuls à se serrer la ceinture. La FNPL a publié en début d’année un indicateur de charges qui permet de calculer concrètement l’incidence de cette hausse des coûts de production. En 2012, ce sont 30 euros pour 1 000 litres de coûts supplémentaires qui ont été supportés par les éleveurs laitiers. L’impact de cette augmentation importante de nos charges se limite à quelques centimes d’euros de plus sur le prix des produits laitiers. Les éleveurs ne peuvent pas comprendre que ces quelques centimes ne puissent être intégrés par l’aval de la filière laitière.
Quelles pistes suggérez-vous pour desserrer l’étau ?
Dans une lettre ouverte, J’ai demandé au président de la République, François Hollande, que la Loi de modernisation de l’économie soit rouverte, améliorée et surtout appliquée à la veille de l’ouverture du salon de l’Agriculture. J’ai été entendu. Le gouvernement a acté la nécessité du renforcement des mesures d’encadrement des relations commerciales et contractuelles.
Pour la FNPL, plusieurs évolutions sont nécessaires. Des indicateurs concernant les évolutions de charges des producteurs doivent être mis en place, et la réglementation doit imposer aux parties (transformateurs et distributeurs) une renégociation des contrats en cas de déséquilibres significatifs. On ne peut pas rester dans l’attentisme. La FNPL a choisi d’agir.