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Les éleveurs de volailles montent leur abattoir

Douze éleveurs de Loire-Atlantique, tous vendeurs directs, se sont dotés d'un «outil de proximité».

Ils sont éleveurs de volailles fermières en Loire-Atlantique et se sont rencontrés en 1999 lors d'une formation vente directe proposée par la Chambre d'agriculture. A partir d'un constat commun - les problèmes, surtout qualitatifs, posés par l'abattage, -, l'idée d'une structure commune, sans véritable équivalent en France, a germé. Une association est née en juin 2000, prélude à la création de la Cuma « Le Champ du Coq » en juin 2001.

Entre cette date et les premiers essais dans l'abattoir menés en juillet 2004, les 12 membres de la Cuma n'ont pas ménagé leur peine. La présidente de la Cuma Carole Legentilhomme, éleveuse à Saffré, se remémore « les réunions tous les 15 jours, les 3 000 heures de travail et les moments de doute». Trouver un emplacement ne fut pas le plus facile. Après avoir vainement cherché une zone artisanale, les adhérents ont finalement installé leur structure dans une zone agricole, à Plessé, au nord-ouest du département. Son coût a été de 510 000 euros, dont 73 000 pour le lagunage. Le projet a été subventionné à hauteur de 25 % par l'Union européenne. La Cuma n'a pas bénéficié d'autres aides car elle ne créait pas d'emplois directs. « On ne le pouvait pas dans un premier temps mais on espère avoir des salariés », précise la présidente de la Cuma.

Le groupe d'éleveurs, tous vendeurs directs, est très hétérogène, avec des productions annuelles situées entre 200 et 12 000 volailles, la majorité tournant autour de 3 000. Six éleveurs pratiquent l'abattage le mardi et le mercredi. L'abattoir dispose d'une chaîne à eau pour les poulets et pintades et d'une chaîne à cire pour les oies et canards. Particulièrement souple, le système est géré par une banque de travail.

33000 volailles abattues

Comparé à celui des prestataires de service, le coût est un peu plus élevé « mais nous bénéficions d'un service de proximité et de qualité», souligne Carole Legentilhomme. « Chacun fait la présentation comme il veut. La cadence nous importe peu ». Passés les premiers tâtonnements, le gain de temps est aussi appréciable puisque certains membres de la Cuma se rendaient en Vendée pour y faire abattre leurs volailles.

33 000 volailles ont été abattues sur le premier exercice, un chiffre conforme aux objectifs. Deux éleveurs ont rejoint la Cuma depuis la mise en service de l'abattoir et d'autres pourraient le faire prochainement, d'autant que l'agrément est valable pour 100 000 volailles. A plus long terme, « un autre groupe pourrait venir se greffer » sur une structure qui ne fonctionne aujourd'hui que deux jours par semaine, suggère Carole Legentilhomme.

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