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Les éleveurs de bovins retroussent les manches

« Les éleveurs ont le moral et on leur dit de produire davantage », a déclaré Pierre Chevalier, président de la Fédération nationale bovine (FNB), à quelques jours de son congrès à Pau, les 8 et 9 février. Signe de cet optimisme, les effectifs de vaches allaitantes repartent à la hausse. La recapitalisation du cheptel atteint +0,5 %, d'après les chiffres communiqués par la fédération. Cela marque une rupture par rapport à la tendance passée de -1 %. « Tout le monde a retroussé ses manches, a-t-il poursuivi. Une modernisation des élevages est en marche. Le Plan Bâtiment fonctionne très bien. Il permet d'améliorer le bien-être des animaux, les conditions de travail des éleveurs, la qualité et la sécurité alimentaires des produits ».

Ce tableau quelque peu idyllique est assombri par plusieurs menaces. L'avenir de l'engraissement reste incertain. Comme à Nancy, lors de l'assemblée générale de la Coopération Bétail et Viande (FNCBV), les éleveurs reviendront à la charge pour réclamer le soutien des pouvoirs publics.

« L'État doit participer à une caisse de sécurisation du revenu des engraisseurs, a martelé Guy Hermouet, vice-président de la FNB. C'est une erreur de croire qu'elle n'est pas utile pour le moment. Les cours actuels mettent l'activité tout juste à l'équilibre ». Il a souligné la baisse des exportations de broutards sur l'Italie et la nécessité de redonner confiance dans l'engraissement. « Maintenant que le pari du maintien des vaches allaitantes est gagné, il faut s'occuper des jeunes bovins », a-t-il dit.

Le dispositif, élaboré conjointement par la FNB et la FNCBV, vise à sécuriser les nouveaux investisseurs. C'est tout l'intérêt d'une caisse, dans laquelle l'éleveur puiserait en période difficile et qu'il remplirait aux moments plus favorables. Les fonds nécessaires sont évalués à 150 euros par animal, sur un total de 200 000 bêtes en cinq ans. Pour arriver à cette estimation, les défenseurs du projet s'appuient sur une étude de l'Institut de l'élevage, qui parle d'une possible baisse de 20 % du cheptel, suite au découplage des aides liées à la Pac. Ils attendent un financement de la caisse de sécurisation moitié par l'Etat, moitié par les entreprises et les éleveurs.

Pierre Chevalier a fait part d'un souci concernant le budget communautaire. Le récent accord des Vingt-Cinq prévoit une baisse des aides de l'UE au deuxième pilier de la Pac. Pour les éleveurs français, elles passeraient de 1,2 milliard d'euros à 850 millions d'euros. « C'est à l'État de mettre la différence. La question ne se discute même pas», a-t-il déclaré.

Le président de la FNB a aussi asséné son discours habituel sur la perte d'indépendance alimentaire. « En proposant à Hong Kong un contingent d'importation de 1,3 million de tonnes de viande bovine dans l'UE, les commissaires Peter Mandelson et Mariann Fischer Boel vont faire disparaître 25 % du cheptel allaitant européen. Et c'est la France qui paiera la note la plus forte, car elle détient le tiers de ce troupeau». Les négociations dans le cadre de l'Organisation mondiale du Commerce constituent donc une priorité. Le thème du congrès de Pau sera d'ailleurs : « Garantir son indépendance alimentaire avec une politique de l'élevage cohérente pour l'Europe».

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