Aller au contenu principal

Les éleveurs britanniques réapprennent la finition

Le retour des bovins âgés sur les étals et la réouverture des frontières offre de nouvelles opportunités aux éleveurs britanniques. Des programmes gouvernementaux leur expliquent comment en profiter au mieux.

« Les éleveurs britanniques ont perdu la main dans la finition des bovins. On leur propose une grille de classement, qui permet d’apprécier la valeur d’un animal», explique Nick Allen, de English beef & lamb executive (Eblex). L’organisme interprofessionnel de la viande anglaise a ouvert un nouveau type de stand au Royal show, salon de l’Agriculture organisé près de Birmingham (Angleterre) du 2 au 5 juillet. Quelques bêtes dans un enclos et des panneaux sur les murs ont servi d’outil pédagogique. Le but est de permettre aux éleveurs de profiter des nouvelles opportunités de marché. Depuis le 7 novembre 2005, la viande des bovins âgés de plus de trente mois a réintégré la chaîne alimentaire. L’UE a levé son embargo en mai 2006.

« Better returns » est le nom du programme gouvernemental, lancé avec l’interprofession. Il explique au producteur comment améliorer son revenu. Un des moyens utilisés est cette grille pour les bovins. Quatre classes sont définies, correspondant à des gammes de prix différentes.

La première concerne les très bonnes carcasses. Sur le stand, une vache croisée blanc bleu a servi d’exemple. Les qualificatifs « bien conformée, même couverture de graisse, ni inégale, ni excessive » lui allaient comme un gant. Une autre vache croisée allaitante, mais s’approchant des caractéristiques laitières, illustrait la classe 2. Celle-ci regroupe les carcasses moyennes à bonnes, « pouvant bénéficier d’une finition plus poussée ». Les classes 3 et 4 définissent les moins bonnes carcasses. Pour l’éleveur, une telle grille donne de précieux repères permettant de valoriser au mieux sa production. « Quand les bovins âgés partaient à l’équarrissage, l’indemnité représentait 245 livres (353 euros). Maintenant, la vente me rapporte environ 600 livres (864 euros) », raconte Frank Momber, éleveur dans le Hampshire.

Service gratuit

C’est la première fois qu’un tel appui technique est proposé en Grande-Bretagne. Le service est gratuit. Un budget de 3 millions de livres (4,3 M EUR) sur trois ans lui est consacré. Il sert à la fois aux productions bovines et ovines. Démarré il y a plus de deux ans, le programme « Better returns lamb focus » a remporté un large succès. Quelque 10 000 éleveurs ovins – le Royaume-Uni en compte 79 000 – y ont participé. Des conseils très simples sont donnés, par exemple sur les façons de soigner une boiterie, l’ajustement de la complémentation pour optimiser l’état d’engraissement, l’intérêt d’utiliser de bons béliers. Au Royal show, un deuxième d’Eblex a permis de souligner l’importance d’un bon tri des agneaux avant l’abattoir. Des échantillons en silicone permettaient de s’exercer à reconnaître le bon état d’engraissement. D’après l’animateur, cela permet de gagner 6 livres (8,6 euros) par animal.

Un autre programme, baptisé « Red meat industry forum » (RMIF), vise à améliorer l’efficacité économique des producteurs et des industriels. 1,5 million de livres (2,2 M EUR) lui est consacré chaque année. « L’objectif est de sensibiliser les éleveurs aux coûts liés à leur activité », explique Martin Grantley-Smith, manager de RMIF. Des groupes sont constitués pour permettre des comparaisons entre exploitants. Pour aider les abattoirs à devenir plus performants, des ingénieurs sont envoyés sur place. Ils proposent des solutions en termes d’aménagement des installations, d’utilisation du personnel.

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Anvol analyse volailles
Poulet : la hausse de 3,7 % de la production française ne suffit pas pour répondre à la demande

La consommation de volailles, et en particulier de poulet, poursuit sa progression amorcée depuis plusieurs années. Les achats…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio