Les effets de change préjudiciables à Diageo
À peu de chose près, le Britannique Diageo, numéro un mondial des spiritueux, aurait pu sortir une bonne bouteille pour fêter des résultats en phase avec ses prévisions. Mais il peut finalement la ranger au frais, en attendant une période plus propice. Jeudi 8 juillet, lors de l’annonce des résultats du 2e semestre de l’exercice 2003-2004, Diageo a annoncé une croissance organique du volume de 3 % et des ventes de 6 %. Des chiffres conformes aux attentes pour le groupe qui commercialise bières (Guinness, Kilkenny), whiskies (Johnny Walker, J & B), vodka (Smirnoff), gin (Tanqueray) et distribue à l’échelle mondiale la prestigieuse marque de vins et spiritueux Moët Hennessy en partenariat avec LVMH. Le point négatif est venu de l’impact des taux de change, évalué à 150 millions d’euros sur le profit avant impôts et éléments exceptionnels. Autant dire que la perte est conséquente, amplifiée par des frais de restructuration de 75 millions d’euros, deux fois plus élevés que prévu. Au final, le bénéfice avant impôts du groupe devrait rester stable, une fois ces différentes variables intégrées. Une perspective peu attrayante quand dans la foulée le groupe annonce une croissance des ventes et un résultat opérationnel identiques à l’horizon 2004-2005. Le cours du titre en bourse n’a pas cessé de chuter depuis l’annonce de ces résultats, pour se retrouver aujourd’hui sous la barre des 700 pences, alors qu’il frôlait les 730 pences mercredi dernier et dépassait les 750 au 29 juin. La valeur évolue même à contre-courant de l’indice Stoxx Food & Beverage : depuis janvier, l’action Diageo a perdu 3 % quand l’indice s’appréciait de 10 %.