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Les Domaines Paul Mas, à la conquête de la France


> Les ventes de Paul Mas ont presque doublé entre 2013 et 2014 en France.
En moins de quinze ans, le Languedocien Jean-Claude Mas s'est imposé comme le premier producteur-vinificateur indépendant hors champagne, essentiellement à l'étranger. Avec une ambition et des méthodes peu communes dans le vignoble français. Témoignage.

Le vigneron et vinificateur Jean-Claude Mas a racheté fin novembre à Skalli le domaine de Silène, une propriété de 54 ha dont 24 de vignes sur les appellations coteaux-du-languedoc, grès-de-montpellier. La nouvelle est presque passée inaperçue, tant le vignoble languedocien semble s'être habitué à l'insatiable appétit des Domaines Paul Mas, créés en 2000 par Jean-Claude, fils d'un modeste viticulteur. En moins de quinze ans, le vigneron-entrepreneur, revenu à la vigne après une première vie professionnelle notamment à l'international est désormais à la tête de huit domaines sur 500 ha en IGP et AOP (coteaux-du-languedoc, terrasses-du-larzac et limoux) et sous de multiples marques.

Jean-Claude Mas n'entend pas en rester là. « Au cours du premier semestre 2015, nous devrions atteindre les 600 hectares exploités en propre », précise Jean-Claude Mas, qui annonce son arrivée prochaine en Corbières et en Picpoul. Si l'on ajoute la vinification du raisin de 80 vignerons-partenaires, les Domaines Paul Mas produisent au total près de 20 millions de bouteilles. Outre les vins rouges, rosés et blancs, la maison a repris en 2011 le domaine Martinolles à Saint-Hilaire (blanquette et crémants de Limoux) dans l'Aude, dont la production est passée de 150 000 à 450 000 bouteilles en trois ans.

Essaimage à l'étranger

Les outils ont dû se mettre au diapason. Le principal site, celui de Malras, près de Limoux (31 personnes), a vu ses capacités portées de 21 000 à 35 000 hectolitres en 10 ans. « On embouteille à Malras près de 9 millions de bouteilles avec une capacité de réaction de trois semaines maximum entre la commande et la livraison », précise le responsable. Un travail de haute précision compte tenu des innombrables formats de bouteilles, de bouchons, d'étiquettes et des destinations multiples.

L'entreprise a basé sa croissance sur l'export, qui représentait jusqu'à cette année 97 % des ventes. Jean-Claude Mas a notamment réussi le tour de force de populariser aux États-Unis et en Australie une marque de vin française, créée de toute pièce, « arrogant frog ».

Distribués dans une trentaine de pays, les vins Paul Mas cherchent à se faire connaître en France. Avec une centaine de vins de différentes couleurs, cépages et appellations, de l'entrée de gamme aux prestigieuses ter-rasses-du-larzac, la gamme n'a pas tardé à trouver sa place en CHR et en GMS. « Les ventes ont pratiquement doublé entre 2013 et 2014 sur le marché français », explique le directeur commercial France Patrick Lachaux.

UN VIGNOBLE EN FORTE VALORISATION

Le millésime 2013, abondant et de très bonne qualité Languedoc, a permis au plus grand vignoble français de conforter sa stratégie de valorisation et de damer le pion aux régions concurrentes. « Entre 2009/10 et 2013/14, les ventes de vins AOC du Languedoc (10 % du vignoble) ont progressé de 4 % en volume et de 33 % en valeur », s'est félicité l'interprofession des vins du Languedoc (CIVL) en présentant son bilan annuel mi-décembre. Les IGP « Sud de France » (hors Pays d'Oc) ont connu une évolution comparable (+7 % en volume et +23 % en valeur), surfant sur la conjoncture favorable aux rosés. Jadis dédié au vin de table, le vignoble languedocien produit désormais à 95 % des vins sous indication géographique.

Mais les ambitions de Paul Mas ne s'arrêtent pas au vin. Jean-Claude Mas a construit pierre par pierre depuis 2012 un pôle œnotouristique « côté Mas » autour de son siège de Montagnac (caveau, boutiques, produits dérivés, restaurant, chambres d'hôtes) sur l'idée de « luxe rural ». « Il faut sortir le vin de son microcosme et l'insérer dans un art de vivre », explique Jean-Claude Mas. Le « luxe rural » commence à essaimer à l'étranger avec un premier club ouvert à Canton par l'importateur chinois de Paul Mas qui sera suivi bientôt d'un autre à Osaka.

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