Les distributeurs veulent voir plus loin que la baisse des prix
Au lendemain du coup d’envoi de l’accord du 17 juin, la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution) avait déjà préparé un premier bilan. Son président Jérôme Bédier a présenté à la presse les données chiffrées en sa possession. Le constat est plutôt mitigé, puisqu’au 1er septembre seul un tiers des fournisseurs avait effectivement baissé les tarifs de ses produits.
Selon les estimations de la FCD, ce pourcentage devrait atteindre 75 % mi-septembre et continuer à croître après cette date. Ce sont certainement ces chiffres qui ont poussé M. Bédier à lancer hier un appel invitant « les industriels n’ayant pas encore rejoint le mouvement à le faire ». Se refusant à donner des noms, le président de la FCD a souhaité souligner l’évolution de certains d’entre eux, qui refusaient encore il y a une dizaine de jours de parler de baisse de leurs prix. « Ils ont vu l’intérêt des média sur ce sujet. Et la communication est l’un des éléments clés de cette opération».
Pour lutter contre l’effet d’annonce d’une baisse qui ne serait maintenue que quelques semaines, les enseignes de distribution membres de la FCD pourraient vouloir entrer dans une logique de durabilité. « Nous ne voulons pas juste faire un coup», a assuré Jérôme Bédier, pour qui ce recadrage par rapport au prix des MDD et aux premiers prix correspond à l’objectif des industriels, dont les grandes marques traversent des moments difficiles.
La FCD, qui attend que la concurrence joue son rôle de manière plus efficace, prévoit de communiquer un premier résultat sur l’impact de la baisse des prix vers le 15 octobre, à l’aide d’un suivi tarifaire mis en place par le panéliste IRI. Coïncidence ou non, c’est ce jour-là même que la commission Canivet doit rendre ses conclusions sur les différents aspects juridiques des pratiques en cours dans la grande distribution. Ces travaux semblent très attendus par M. Bédier, qui n’a de cesse de réclamer la fin de la loi Galland : « il est tout de même surréaliste qu’il faille un vaste accord pour faire baisser les prix. Il y a un vrai problème de fond, que doit trancher la commission Canivet ».
Les espoirs de la FCD portent sur une révision du SRP (seuil de revente à perte), et sur un nouveau cadre légal pour la distribution. « Il est nécessaire de réformer. Car un simple replâtrage de la loi Galland n’est pas suffisant».