Les déshydrateurs de pulpe assèchent leurs prix de revient
La pulpe déshydratée redevient une activité rentable pour la filière sucre. Les efforts fournis par les Sica (sociétés d'intérêt collectif agricole) de transformation des pulpes de betterave pour enrayer la constante augmentation du prix de l'énergie commencent à porter leurs fruits, est-il écrit dans le rapport d'activité présenté en assemblée générale de l'Union des Sica (Usica) mardi dernier. Des économies de fonctionnement ont été réalisées, les prix sont bons et les débouchés sont assurés. Ce qui n'empêche pas le président Jean-Pierre Cachot d'appeler à la vigilance en raison des pertes enregistrées ces dernières années, de la variabilité rapide des cours et de la réforme de l'OCM Sucre qui réduit le volume traité.
Le prix moyen de la thermie, c'est-à-dire de l'unité de chaleur employée pour déshydrater de la pulpe ou de la luzerne, a diminué de 13 % pour la campagne achevée (2006-2007), après deux années consécutives de hausse « vertigineuse » (+ 23 % deux fois de suite). En plus de la baisse du prix du charbon (- 5 % en 2006), principal combustible utilisé (près de 60 %), trois sécheurs ont changé de combustible.
Deux sécheurs au fioul et un sécheur au gaz sont passés au lignite et au charbon, moins onéreux. Pour ces trois fours, on attend une amélioration du rendement énergétique en vitesse de croisière, ce qui réduira encore la facture. Un autre sécheur vient de passer au bois le mois dernier. C'est l'un des deux fours de la Sica de déshydratation Sidesup, située au nord de Pithivier à proximité des forêts d'Orléans et de Fontainebleau. L'ONF (office national des forêts) crée un pôle énergie, ce qui est un gage de maintien de fourniture en petit bois et sciures. Pour encore mieux garantir ses disponibilités, la Sica prévoit « l'herbe à éléphant ». Elle en a fait semer 15 hectares pour mesurer les rendements de cette culture déjà très répandue en Grande-Bretagne. Ce four déshydrate en ce moment de la luzerne. En 2006-2007, l'incidence de l'énergie dans le prix de revient a été de 28,44 euros/tonne contre 31,03 euros/t la campagne précédente.
L'activité économique reste précaire
Les quotas de CO2 ne concernent pas les Sica de déshydratation, une situation qui perdure avec le PNAQ (plan national d'allocation des quotas) n° 2, couvrant la période de 2008 à 2012. Voilà des charges en moins. En revanche, une taxe sur le charbon de 1,19 euro le mégawatt sera imposée en juillet prochain. L'activité économique de la déshydratation reste précaire. Les Sica ont réduit au maximum leurs charges d'entretien et leurs investissements. En 2006-2007, le coût de revient moyen serait, en première estimation, 103,24 euros la tonne (106,08 euros/t distribution comprise) et le prix de vente de 105,02 euros/t. Néanmoins, les planteurs ont « valorisé » la pulpe déshydratée à 0,09 euro par tonne de betteraves.
Et le développement de l'agro-éthanol à base de betterave est une perspective encourageante.