Les défaillances restent nombreuses chez les IAA
L'agroalimentaire ne redresse pas la barre. Selon le service assurance-crédit de Groupama, le nombre de défaillances dans le secteur s'est stabilisé en 2004 au niveau très élevé de l'année précédente. Après cinq ans de décrue, le nombre d'IAA en redressement ou en liquidation judiciaire avait alors connu une hausse de 6,5 %. L'an passé, l'assureur a enregistré 1 029 défaillances parmi les IAA et ne signale « aucune amélioration au premier semestre 2005».
Groupama souligne l'entrée dans la tourmente du commerce de détail alimentaire qui a affiché une très forte hausse du nombre de disparitions de points de vente : +12,4 % contre +6,5 % en 2003, alors que l'ensemble du commerce de détail n'a connu qu'une hausse de 8,3 %. « Il faut y voir la conjonction de plusieurs phénomènes parmi lesquels le développement des surfaces de ventes de quartier (hard-discount, supers de moins de 3 000 m2) joue un rôle majeur », analyse l'assureur. Ce phénomène s'est poursuivi au premier semestre 2005 en se concentrant sur des entreprises de plus petite taille. Déjà préoccupante, la situation de la restauration s'est également aggravée, avec 4578 défaillances comptabilisées, essentiellement en traditionnel.
Concernant l'industrie, l'ensemble des filières est confronté à une réduction de la demande tant intérieure qu'à l'exportation. Néanmoins Groupama relève la situation de crise structurelle que rencontrent les secteurs du vin, de la volaille et des œufs. Autre point remarquable : la hausse de 50 % du nombre de disparitions dans la filière lait.
Parmi les plus importantes défaillances de 2004, Groupama cite le négoce de boissons Morgan, le grossiste spécialisé dans les huîtres et crustacés Baptiste Delzor , la compagnie bananière de Martinique, l'industriel de la viande Guy Harang et le négociant en sucre Agro Resourcing for trading. Sur le premier semestre 2005, on peut noter parmi les grosses entreprises en difficulté Les Délices de Ninon (pâtisserie), le Cercle des Vins ou un grossiste allemand, Rungis Express, s'approvisionnant beaucoup en France. Dans ce contexte morose, l'assureur craint les conséquences d’une hausse de 10 % de création d'entreprises parmi les IAA.