Les défaillances augmentent dans le vin
Depuis l'an 2000, le nombre d'exploitations viticoles en défaillance s'est régulièrement élevé, passant de 47 à 111 par an, soit 136% d'augmentation selon Euler Hermes Sfac. L'entreprise d'assurance-crédit s'est interrogé sur les bénéficiaires de la croissance mondiale du secteur, qui échappe en partie à la France. La poussée du Nouveau Monde est perceptible dans les chiffres délivrés, qui révèlent également une augmentation des défaillances chez les commerces en gros de boissons, qui sont passées de 90 à 108 de 2000 à 2006.
Sans surprise, le secteur du champagne a été plus qu'épargné avec 12 défaillances sur ces 6 dernières années (et une seule depuis 2 ans !). De quoi creuser un peu plus l'écart entre le Champagne, véritable foyer de valorisation, et le reste des vins.
« La filière française est globalement profitable mais en déclin relatif à l'exportation » bien qu'elle continue de dominer les exportations mondiales, et les valorise deux fois mieux que ses concurrents. « Sur le marché domestique les prix seraient en chute de 10% alors qu'ils augmenteraient de 7% à l'export entre 2005 et 2006. Cette chute fragilise les viticulteurs et les appellations sans débouchés à l'exportation » note Didier Sorlin, conseiller sectoriel.
Le renchérissement de l'euro n'aide pas la vente hors des frontières, puisqu'il se double d'une hausse des prix, hors effet de change, de 20% en 6 ans. À cela s'ajoute le poids croissant des stocks qui dégrade la rentabilité des exploitants. Dans ce contexte, la vinification souffre, alors que le négoce « s'en tire honorablement avec une marge nette qui se maintient autour de 2% ». Mais tout n'est pas noir pour les viticulteurs puisque les indicateurs semblent annoncer une nette reprise des exportations cette année, tant en volume qu'en valeur. La profession pourrait tirer parti de ce signal pour s'engager sur la voie d'une réforme devenue inévitable.