Les crises financières s'imposent aux cours du blé
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Période du 6 au 12 janvier. En ce début de semaine deux, les marchés n'ont plus grand rapport avec la réalité physique. La volatilité des cours augmente sous des prétextes sans rapport avec les fondamentaux, s'alignant sur l'instabilité des marchés financiers – à la baisse sensible, comme le pétrole – le 11 janvier, date à laquelle Euronext a encore décroché de 2,50 euros pour le blé qui clôturait, le lundi 11 à 169,25 euros pour l'échéance mars. L'écart reste important avec la nouvelle récolte (échéance septembre à 179 euros), ce qui n'incite pas les producteurs à livrer. Lors de la journée d'information de Senalia (voir page 7), le président du groupe Thierry Dupont constatait : « la perception qu'ont les agriculteurs du marché du blé est un prix Matif. Cela les déconnecte des réalités et des contraintes du marché et les incite à faire de la rétention ». Avec la perspective d'un stock de report massif, on peut augurer de sérieux embouteillages à la moisson si cette rétention persiste. Mais les prix trop bas actuels, non rémunérateurs, expliquent la réaction des agriculteurs. Les choix sont difficiles. Difficile aussi d'analyser le marché et de coter valablement le physique dans un tel contexte d'instabilité. Au moment où nous rédigeons cette chronique, les opérateurs sont dans l'attente d'une rafale de rapports importants, notamment quatre rapports du Département à l'agriculture américain (USDA) : le rapport annuel sur la production mondiale, le rapport trimestriel sur les stocks, un rapport mensuel sur l'offre et la demande et un dernier sur l'état des semis. Par ailleurs, le conseil céréales de FranceAgriMer risque de réviser ses bilans devant le démarrage laborieux de l'exportation de blé en ce début de deuxième partie de campagne. Il convient donc de ne considérer que la valeur spot, au 12 janvier, des cours figurant dans les graphiques voisins.
Orge : bons dégagements vers l'Arabie saouditeL'orge n'échappe pas à la baisse induite par le blé. On notera cependant que les chargements pour l'exportation sont rassurants après le repli de la Chine avec, entre autres, de bons dégagements sur l'Arabie saoudite.
S'agissant du maïs, l'origine française a peu à faire à l'exportation sur un marché mondial où l'on note surtout la forte présence de l'Amérique du Sud et de l'Ukraine. Les exportations françaises se limitent à un courant vers l'amidonnerie française et du nord de l'UE, les fabricants d'aliments du bétail se tournant plutôt vers le blé fourrager, bon marché.