Les cours du colza progressent encore
Le rapport du Département américain à l'Agriculture (USDA) de la semaine dernière, sans provoquer de révolution, s'est tout de même montré porteur pour le soja. Les intentions de semis aux États-Unis ont été annoncées à 33,3 millions d'hectares contre 33,5 millions d'hectares l'an dernier, soit un chiffre très légèrement inférieur aux attentes du marché. Les stocks au 1er mars sont évalués à 41,67 millions de tonnes contre 42,35 millions de tonnes attendues. Sans être spectaculaire, l'effet de ces prévisions permet à la graine de se maintenir. Pendant ce temps, au Brésil, alors que la moisson est maintenant en cours d'achèvement grâce à des conditions climatiques sèches, les ventes s'intensifient. La baisse de la monnaie locale facilite les dégagements et les temps d'attente dans les ports se stabilisent alors que 12 millions de tonnes de graines sont en cours d'embarquement. En Argentine, les travaux ont véritablement commencé avec près de 8 % des surfaces coupées sur des rendements, pour l'heure, meilleurs que prévu. Les estimations de production varient maintenant entre 58,5 et 61 millions de tonnes.
Colza, une fin de campagne dynamiqueLa graine de colza en France poursuit sur sa tendance dynamique et les cours progressent à nouveau. Cette hausse intervient alors que le pétrole est reparti à la baisse sous la barre maintenant des 40 dollars le baril. Le marché se montre pessimiste à l'approche de la réunion de l'Opep qui doit se tenir à Doha le 17 avril prochain et qui devrait voir s'opposer l'Iran et l'Arabie saoudite.
Le colza et surtout son huile sont dans le sillage de l'huile de palme qui voit sa production faiblir alors que les exportations vont bon train. Cette remontée de la graine française permet aux agriculteurs de livrer leurs derniers lots dans de bonnes conditions et les collecteurs trouvent facilement acheteurs auprès des triturateurs qui sont en manque.
Conflit entre Saipol et les OSEn revanche, pour la nouvelle campagne, les transactions sont bloquées. La demande de Saipol, principal acheteur en France, de modifier pour la récolte 2016 la norme de teneur en huile de la graine de 40 % à 42 % provoque un bras de fer avec les organismes stockeurs qui font de la résistance. Une issue à ce conflit devrait intervenir rapidement alors que la récolte, même si le froid ambiant réduit l'avance, devrait être précoce. Paul Varnet