Les cours du colza plafonnent
Le soja a nettement progressé la semaine dernière. Les pluies diluviennes qui arrosent l'Argentine retardent la récolte et font peser une lourde incertitude sur les volumes et la qualité de la moisson. En une semaine, les coupes n'ont progressé que de 1 % contre 19 % sur la même semaine de la campagne dernière, et la moisson n'est réalisée qu'à hauteur de 15 % contre 33 % l'année dernière à la même date. Cela nuit à la fluidité des affaires avec des producteurs qui ne sont pas à la vente. Ils hésitent à s'engager alors que les dernières prévisions de récoltes font état d'un volume compris dans une fourchette de 55 à 57 millions de tonnes (Mt) contre des estimations qui avant les pluies allaient de 63 à 64 Mt. Le Brésil bien sûr prend la place de l'Argentine, mais son programme d'export est déjà important, et la logistique ne permet pas d'augmenter la cadence alors que le pays est en crise. Aux États-Unis, en revanche, les chargeurs répondent présents, et ce, d'autant qu'il semblerait que la Chine augmente ses achats de soja par rapport à ce qui avait été anticipé par le Département américain à l'Agriculture (USDA). Le total des volumes importés pourrait atteindre selon les observateurs 86 Mt alors que les prévisions précédentes faisaient état de 83 Mt.
Le colza bénéficie de la remontée du soja alors que les derniers lots sortent de culture et que le bilan de fin de campagne devrait être à l'équilibre. Inversement, l'échec des négociations de Doha qui visaient à rétablir un contingentement de la production de pétrole pourrait entraîner une nouvelle rechute des cours de l'or noir et donc des huiles. Ceci étant, le marché ne croyait guère à un accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran, et l'influence pourrait être faible.
Colza, la nouvelle récolte est bloquéeSur la nouvelle récolte de colza en France, maintenant que la plaine a viré au jaune avec une huitaine de jours d'avance sur les moyennes quinquennales, le marché est toujours bloqué. La décision unilatérale de Saipol de vouloir imposer des contrats, avec un taux d'huile à 42 % contre 40 % jusqu'alors, ne passe pas. La Fop (Fédération des producteurs d'oléagineux et de protéagineux), qui dans un premier temps avait marqué son accord, fait marche arrière, et les organismes stockeurs dans leur immense majorité restent hostiles à la mesure qui pourrait pénaliser leurs producteurs. Les cours sont pour l'heure nominaux, et un bras de fer est engagé, qui devrait trouver une issue rapidement pour permettre le développement des affaires.