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Les coproduits de la pêche sont sous valorisés

Les coproduits de la pêche sont à 96% exportés pour être incorporés dans l’alimentation animale.

En 2002, la filière pêche et aquaculture française a généré quelque 150 000 tonnes de coproduits (viscères, têtes, arêtes et peaux) pour un tonnage de produits traités d’environ 320 000 tonnes, soit 47 % du tonnage destiné à la transformation, estime une récente étude orchestrée par l’Ofimer.

Actuellement 96 % de ces coproduits font l’objet d’une valorisation de masse (farine, huile, hydrolysats de protéines et hachis congelés) destinée à l’alimentation animale. 53 % des coproduits sont transformés en farine et huile, exportées en grande majorité (95 %) en Europe pour l’alimentation des porcs, volailles et poissons d’élevage, les 5 % restants pour l’aquaculture française.

Dans l’Hexagone, la crise de l’ESB et l’interdiction des farines de poissons dans l’alimentation de tous les animaux de rente, de novembre 2000 à février 2001, puis seulement des ruminants, a discrédité l’image des farines et hydrolysats de poissons. Pour les mêmes raisons sur les 21 % des coproduits de poissons transformés en hydrolysats protéiques -farine soluble aux pouvoirs appétent et nutritif importants- 80 % sont destinés à l’export (Grèce, Turquie, Pays de l’Est, Sud-Est asiatique pour l’aquaculture et USA pour le petfood).

2 400 tonnes destinées aux PAI

En revanche le hachis congelé, qui représente 22 % des débouchés des coproduits, a su satisfaire aux attentes du marché porteur du pet-food, en France. Chaque année 33 000 tonnes de hachis congelé se retrouvent dans les boîtes et croquettes pour chiens et chats sous les dénominations langoustine, cabillaud, colin, poisson blanc, saumon et sardine.

Et nos animaux de compagnie ne sont pas les seuls à être alléchés par les coproduits aquatiques. En 2002, 2 400 tonnes ont en effet été utilisées pour concevoir des arômes et ingrédients destinés aux plats cuisinés, soupes, fumets et surimi, pour l’alimentation humaine. Cependant, les IAA réclament des produits standardisés et préfèrent souvent avoir recours à l’importation, notamment norvégienne, plutôt qu’à la filière française encore très artisanale.

En revanche, pour les professionnels français l’avenir des coproduits de la pêche pourrait bien passer par la cosmétique et la diététique, si l’on en croit les dernières avancées de la recherche. Le collagène contenu dans la peau du thon aurait des vertus hydratantes et réparatrices très importantes. La kératine extraite des écailles est utilisée pour les soins capillaires et les ongles.

Le marché des huiles de poisson raffinées est en plein expansion depuis la reconnaissance de leurs bienfaits (les huiles de foies de poisson sont par exemple naturellement riches en vitamines A et D). Les développements sont nombreux et prometteurs, mais pour y répondre, la filière coproduits aquatiques doit se structurer, conclut l’Ofimer.

L’amont de la filière n’a pas pris conscience que les co-produits devaient être traités comme des matières nobles. Le circuit des co-produits est actuellement en cul-de-sac chez les producteurs. La gestion de la collecte, le tri et le stockage devraient être conçus d’un œil neuf, dans des conditions sanitaires contrôlées. Un travail d’autant plus essentiel que les co-produits aquatiques sont parfois mis en concurrence avec ceux de la viande traités de manière beaucoup plus experte.

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