« Les coops ont atténué la crise de la FCO »
« Les adhérents de coopérative sont les mieux lotis, dans la crise actuelle de la fièvre catarrhale », a estimé hier Bruno Colin, vice-président du collège bovin à la FNCBV, lors d'un point sur les actions menées par la section Bétail et Viande de Coop de France dans les zones touchées par la maladie. « Nous avons fluidifié le marché et limité la chute des cours. » Les quatre abattoirs coopératifs en périmètre réglementé ont augmenté leur cadence. De nouveaux débouchés pour la viande ont été trouvés en GMS et en boucherie traditionnelle, augmentant ainsi la part de marché des productions locales.
Les génisses à viande ont posé de gros soucis. Il a fallu trouver des alternatives à l'interruption des flux vers l'Italie. « Les JB femelles de 200 à 250 kilos de carcasse pour le marché transalpin ne correspondent aux besoins des consommateurs français, car leur couverture de gras n'est pas adaptée. Nous avons convaincu des Italiens d'acheter sur place », indique Bruno Colin. Les prix ont baissé de 20 centimes par kilo vif, occasionnant des pertes de 80 à 100 euros par animal. Des broutardes ont été mises à l'engraissement, en essayant de contractualiser avec les abattoirs. Une alternative a consisté en la recapitalisation du cheptel de vaches allaitantes. « S'il n'y avait pas de filière d'engraissement dans les zones réglementées, ça se passerait très mal pour le naissage, insiste-t-il. La coopération a toujours encouragé la finition des bovins.»
Aujourd'hui, les prix des bovins abattus subissent une baisse de 15 à 20 centimes, d'après la FNCBV. En veaux de huit jours, l'animal est vendu 80 euros de moins. « Nous sommes très inquiets du devenir des veaux de boucherie, souligne Bruno Colin. Les Hollandais produisent à bas prix. Dans six mois, des veaux de boucherie pas chers sortiront sur le marché. » Concernant les moutons, la crise intervient en période de faible production. 60 % des agneaux et 70 % des brebis sont habituellement exportés. Les principaux abattoirs se situent en dehors des régions touchées. « Le gros de la production sort pendant les mois de février à mai,précise-t-il. Nous sommes inquiets du déficit d'abattoirs dans les zones réglementées. Plusieurs établissements étudient la possibilité d'un abattage local.»