Aller au contenu principal

Les coopératives laitières en chantier

La nouvelle est tombée en plein milieu de l'assemblée générale de la FNPL : l'accord de fusion entre les deux géants laitiers Arla Foods et Campina a finalement été annulé. De l'aveu de Gérard Budin, président de la Fédération nationale des coopératives laitières, cette annonce devrait laisser « un petit temps de répit supplémentaire aux coopératives françaises» qui ont plus que jamais l'obligation de se réorganiser.

Coincées entre les problèmes de rémunération du prix du lait à court terme et par le découplage des aides à moyen terme, leur avenir n'est pas rose. À ce titre, la FNCL a d'ores et déjà prévu de faire des propositions d'ici le 27 avril pour tenter d'améliorer la situation sur le prix du lait. Les trois familles de l'interprofession (FNPL, FNIL et FNCL) ont reconnu ne pas être assez réactives sur la valorisation des PGC (produits de grande consommation), et envisagent d'examiner leur indice d'évolution plus fréquemment. L'intégration de la gestion de crise à l'accord de septembre 2004 est également à l'ordre du jour, sans oublier la question des laits dits flottants (laits libres de transformation).

Ce dernier point semble plus difficile à aborder, car il sous-entend la réouverture du dossier des produits industriels. À plus longue échéance, la réflexion vise à permettre de compenser la disparition des « différents filets de sécurité de l'OCM lait ». La FNCL préconise de dissocier le traitement de la matière protéique et de la matière grasse, cette dernière n'étant pas prise en compte dans l'accord interprofessionnel. La question de la flexibilité additionnelle a été abordée, « l'ensemble des producteurs et des entreprises de transformation ayant un besoin impérieux d'outils de fabrication de produits industriels, sans être pénalisé par un accord sur l'évolution des prix du lait » dixit M. Budin. Intervenu plus tôt dans la matinée, le DG de Nordmilch a rappelé les difficultés rencontrées par son groupe. Le 1er groupe coopératif allemand (4,1 mds de kg de lait collectés en 2004 pour un CA de 2,1 mds Eur) souffre d'une faible valorisation de ses produits. Pour se maintenir, Nordmilch va fermer 8 sites sur la période 2004/2005, la restructuration touchant près d'un tiers des salariés.

Sans tomber dans le catastrophisme, cette perspective peut préfigurer les temps à venir, avec l'évolution grandissante du discount en France. Très présent sur le marché allemand peu rémunérateur (3/4 de ses ventes), Nordmilch veut modifier sa stratégie en attaquant des pays générateurs de marge. Le président de la FNCL s'est emparé de cet exemple pour établir un parallélisme. « Le nouveau mix-produit de la France doit impliquer une réaction de notre part, selon trois axes. Nous devons travailler à un regroupement de notre offre commerciale face aux cinq acheteurs français, mettre en place une véritable stratégie industrielle pour réduire les coûts, et disposer d'une recherche performante». Cerise sur le gâteau, tout cela devra se faire dans un temps plutôt court.

 

Rédaction Réussir

Les plus lus

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

les drapeaux de l'UE et du Mercosur côte à côte
Accord UE-Mercosur : qui se réjouit, qui se méfie, qui conteste ?

Alors que la Commission a donné le feu vert au processus de ratification au traité entre l’Union européenne et le Mercosur,…

viande de porc dans un abattoir russe. agroalimentaire.
Porc : en Chine, la Russie profite de la guerre commerciale

Depuis qu’elle a reçu l’agrément de Pékin, la Russie exporte activement viandes et abats de porc vers la Chine. Le pays…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio