Les consommateurs moins optimistes que les industriels
Plutôt morose, le climat économique devrait connaître la percée d'un petit rayon de soleil en 2007, selon les conclusions du 5e baromètre de la grande consommation publié aujourd'hui. Les 155 dirigeants interrogés (72% de fabricants et 28% de distributeurs, en majorité du secteur alimentaire) ont été plus confiants en 2006 qu'en 2005. Les consommateurs ont une perception similaire, bien que moins optimiste, qui reste à pondérer par les nombreux sondés (6 sur 10, qu'ils soient dirigeants ou consommateurs) qui ne perçoivent pas d'amélioration notable ces prochaines années. Cette fragilité est perceptible dans la minoration d'emblée de la croissance de la consommation effectuée par les industriels et distributeurs : si l'Insee tablait au moment de l'étude sur une consommation en hausse de 2,2% en 2007, les sondés ont établi leurs prévisions à 1,7%.
Côté consommateurs, le retour de la croissance n'est pas synonyme d'amélioration pour l'alimentaire, la part du pouvoir d'achat disponible pour les PGC étant en diminution. 89% des consommateurs considèrent d'ailleurs que l'alimentaire est un secteur en inflation, une perception radicalement différente des dirigeants qui sont 37% à penser qu'il stagne, et 36% qu'il est en déflation.
Des tensions à venir
La guerre des prix entamée depuis plusieurs années tarde à faire ses preuves chez les acheteurs dans un climat tendu entre des industriels et distributeurs. 58% de ces acteurs prévoient d'ailleurs une détérioration du climat des négociations commerciales en 2007, en raison « des tensions sur les structures de coûts de la filière qui ne peuvent pas être totalement répercutées sur les prix consommateurs ».
L'optimisme perçu chez les dirigeants est fortement teinté de précautions, d'autant qu'une rupture très nette apparaît avec les consommateurs sur le thème de l'innovation. Mise en avant par les fabricants comme un dynamiseur de la consommation et un facteur d'augmentation du chiffre d'affaires (pour 82% des dirigeants), l'innovation n'apparaît qu'en 8e position parmi les facteurs de consommation des acheteurs. En alimentaire, 9 consommateurs sur 10 considèrent même qu'il y a « suffisamment ou trop d'innovations ». A la lecture de ce constat, 2007 ne sera pas encore l'année du redécollage et promet une nouvelle foire d'empoigne dans les rayons de la grande distribution.