Les commerçants de détail disent résister à la crise
«Les commerçants et les artisans font aujourd’hui face à la crise comme ils ont toujours su relever les défis qui leur ont été imposés », déclare Michel Clerc, directeur général de Médicis. Selon la quatrième vague d’enquête de « l’observatoire du commerce et de l’artisanat » réalisée par l’Ifop pour la mutuelle Médicis, 62 % des commerçants se déclarent satisfaits de l’activité économique de leur entreprise, ce qui représente une évolution de 4 points par rapport à la dernière enquête de novembre 2008. Cette part ne retrouve pas pour autant le niveau de mai 2008 (70 % de satisfaits). « Sans pour autant marquer une nette inflexion de tendance, le ralentissement de la dégradation des principaux indicateurs d’inquiétude pourrait montrer les prémices d’une stabilisation de la situation économique », indique la mutuelle retraite des indépendants.
Quant à la fréquentation de leurs établissements, les commerçants de détail, inquiets de la baisse des visites en novembre 2008, semblent plus mesurés sur cette dernière vague. Si 47 % d’entre eux déclarent mesurer une baisse de fréquentation de leurs commerces, ils sont 44 % à constater une stabilisation. Les effets de la crise commenceraient-ils à s’atténuer sur les commerçants de détail ? Cela semble être en tout cas l’hypothèse de cette enquête. « La diminution très sensible (-10 points) des commerçants dont le chiffre d’affaires est en baisse » est l’évolution la plus marquante. « Alors que 48 % d’entre eux constataient une baisse de chiffre d’affaires en novembre 2008, ils ne sont plus que 38 % en avril », indique Médicis. Selon 46 % des commerçants, leur chiffre d’affaires est stable. Ils sont 15 % à constater une augmentation de leurs ventes.
« Statu quo »
Les commerçants considèrent que le plan de relance mené par le gouvernement ne servira pas leur profession. « Les commerçants se battent pour maintenir l’emploi et poursuivre leur développement malgré l’absence totale de considération des pouvoirs publics dont le plan de relance n’aura aucun impact sur des millions d’entreprises prêtes à embaucher si on leur donnait un peu plus de visibilité fiscale et si on prenait la peine d’une vraie analyse des freins à leur expansion », commente Michel Clerc. 74 % d’entre eux considèrent que les pouvoirs publics ne sont pas à l’écoute de leurs préoccupations professionnelles.
« Si les deux tiers des commerçants sont informés de l’exonération totale de charges des embauches réalisées au Smic, 96 % des professionnels interrogés considèrent que le plan de relance n’aura qu’un impact assez faible, faible, très faible voire nul sur leur activité », selon Médicis et Ifop. Ils reprochent notamment au gouvernement un manque de visibilité sur le long terme et seraient favorables à une exonération de charges sociales pendant cinq ans. De plus, l’ouverture le dimanche est loin de faire l’unanimité auprès des commerçants : seuls 6 % d’entre eux y sont favorables.