Les céréaliers prennent de la hauteur
Les arbitrages français du bilan de santé de la PAC attendront. Rien ne devrait être joué le 22 janvier, quand Michel Barnier clôturera le Sommet du Végétal au palais des congrès de Strasbourg. C’est une certitude dans les sections « grandes cultures » de la FNSEA, qui ont choisi la ville du Parlement européen pour la troisième grand-messe de l’AGPB, de l’AGPM et de la FOP réunies sous la bannière commune Orama.
L’heure ne sera plus aux reproches faits au ministre d’avoir mal défendu l’intervention lors de la présidence de l’Etat français. Les céréaliers ont en revanche un but précis regardant l’article 64 du bilan de santé, destiné selon eux à leur ponctionner une part de leurs aides au profit d’autres secteurs : qu’il le remette dans sa poche et n’y touche plus jusqu’au 30 juillet, date à laquelle les ministres européens fixeront les modalités de la PAC de transition d’ici à 2013. D’ici là, pensent-ils, le syndicalisme agricole aura procédé à ses arbitrages internes, histoire de faire bonne figure au Salon international de l’agriculture. Il aura peut-être alors engagé la « convergence progressive » des aides agricoles françaises, qui présenterait l’avantage pour Orama de vider de sa substance cet article 64. Mieux vaut s’entendre à l’échelon national, pensent les céréaliers, que de risquer un nivellement européen mettant les céréaliers français à égalité avec leurs homologues de l’Est.
Mais le Sommet du végétal n’a pas vocation à s’appesantir sur les DPU (droits à paiement unique). Les thèmes annoncent un niveau plus élevé de débats : la demande mondiale de grains, les défis alimentaire et énergétique, les attentes sociétales, le fonctionnement des institutions européennes et l’évolution des politiques agricoles. Des thèmes qui concernent les moyens de production, les capacités de progrès, la maîtrise des marchés et encore la gestion des risques et des crises.