Les céréaliers pour la « convergence » des aides
Les présidents d’Orama (section céréalière de la FNSEA) ont présenté hier les arguments qu’ils entendent développer dans l’arbitrage entre secteurs découlant du « bilan de santé » de la PAC. L’objectif du syndicat des producteurs de blé, de maïs et d’oléo-protéagineux est de limiter au maximum le transfert des aides directes dont s’est doté l’Etat français lors des négociations européennes ; un « rééquilibrage » souhaité par Michel Barnir en faveur notamment de l’élevage bovin à l’herbe. Orama déplore la philosophie libérale de la Commission qui a conduit à la « quasi-suppression des outils de régulation des marchés », comme l’a exprimé le président d’Orama, Philippe Pinta. Mais l’organisation en prend son parti et propose d’anticiper sur la PAC d’après 2013 en faisant converger les aides publiques aux agriculteurs, tous secteurs confondus. La diminution de l’aide à l’hectare moyenne serait relativement modeste. Elle résulterait cependant de remises à niveau conséquentes, y compris au sein du secteur céréalier (comme entre le maïs irrigué et les cultures sèches). Aussi Philippe Pinta a-t-il précisé que cette convergence ne pourrait se faire que doucement, envisageant de parcourir « la moitié du chemin » d’ici à 2013.
Une synthèse délicate
Pour tenter d’obtenir cette prise de position dans la « synthèse » que doit préparer la FNSEA (de préférence avant le prochain SIA), Orama va plaider la supériorité des aides attribuées dans le secteur de la viande bovine. « A classe de chiffre d’affaires identique, ces dernières dégagent plus de revenu et reçoivent davantage d’aides cumulées (…) que celles du secteur des grandes cultures », peut-on lire dans le document distribué aux journalistes, déjà cité par Les Marchés.
Orama s’appuiera sur l’analyse par des experts des données du Réseau d’information comptable agricole. Xavier Beulin, vice-président d’Orama et premier vice-président de la FNSEA, a fait part de ses espoirs dans les débats au niveau local où l’on a « conscience que les lignes doivent bouger », et de son sentiment que « le découplage total n’est plus une question tabou ».